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L’État mobilise 8,8 milliards d’euros pour soutenir l’économie


L'État ouvre les vannes pour amortir le choc économique de la crise du coronavirus. (Photo : Archives Editpress)

Le Conseil de gouvernement a validé mercredi son «paquet de stabilisation Covid-19». L’enveloppe budgétaire mobilisée par l’État sera de 8,8 milliards d’euros. Elle comprend des aides financières et des garanties pour contracter des prêts. «La crise va coûter ce qu’elle coûtera», martèle le Premier ministre, Xavier Bettel.

Le chef du gouvernement ne cesse de le répéter : «Notre priorité absolue reste de sauver des vies.» Mais Xavier Bettel est bien conscient des conséquences économiques et financières qu’aura la crise sanitaire provoquée par la propagation du coronavirus. «Notre économie est très performante. On dispose également de fortes finances publiques. Cela nous aidera beaucoup pour soutenir l’économie dans les semaines, mois et années à venir», souligne le Premier ministre. Il se veut très clair : «La crise va coûter ce qu’elle coûtera.»

Annoncé dès vendredi par le ministre de l’Économie, Franz Fayot, le «paquet de stabilisation Covid-19» est désormais chiffré : l’État va mobiliser près de 9 milliards d’euros pour amortir au mieux les répercussions économiques de la crise en cours. «Il s’agit aussi bien d’aides directes, de rentrées financières auxquelles renonce temporairement l’État mais aussi de garanties pour pouvoir contracter des prêts», résume le Premier ministre, qui lui a déjà évoqué à plusieurs reprises le besoin d’un «plan Marshall».

1 milliard d’euros pour le chômage partiel

La mesure phare reste le chômage partiel, aujourd’hui étendu à l’ensemble des secteurs économiques. Dans un premier temps, le gouvernement débloque une enveloppe de 500 millions d’euros par mois pour prendre en charge à hauteur de 80 % les salaires des personnes concernées. La somme cumulée pour mars et avril est donc de 1 milliard d’euros. L’Adem a réceptionné jusqu’à présent 4 600 demandes par courrier et 3 700 demandes par voie électronique. Des doublons restent à identifier.

Selon le Premier ministre, ce sont quelque 15 000 entreprises qui sont concernées par les fermetures décrétées par le gouvernement (entreprises de construction et artisanales, secteur Horeca, commerces non essentiels). Jusqu’à 100 000 salariés pourraient devoir recourir au chômage partiel. «La bureaucratie ne doit pas bloquer les aides», précise le Premier ministre. Par contre, un contrôle a posteriori sera effectué pour identifier d’éventuels ajustements des remboursements de salaires effectués.

Le congé pour raisons familiales a jusqu’à présent été sollicité par 20 000 parents. L’État va financer deux tranches de 200 de millions d’euros, soit 400 millions d’euros pour mars et avril.

300 millions d’euros pour les PME

Les aides directes destinées aux PME sont plafonnées à 500 000 euros par entreprise. Un budget global de 300 millions d’euros, validé mardi par la Commission européenne, est prévu dans le «paquet de stabilisation Covid-19».

Une nouvelle mesure concerne les toutes petites entreprises, comptant moins de 9 salariés. Elles pourront bénéficier d’une aide directe de 5 000 euros. Une enveloppe de 50 millions d’euros est débloquée.

Le report de charges sociales et d’impôts va coûter à l’État 4,5 milliards d’euros, somme qui restera dans un premier temps dans les caisses des entreprises. Il en va de même pour le remboursement de la TVA à hauteur de 50 millions d’euros.

Des garanties à hauteur de 2,5 milliards d’euros

Finalement, l’État a décidé d’octroyer des garanties à hauteur de 2,5 milliards d’euros pour permettre aux entreprises en besoin de liquidités de contracter des prêts auprès des banques.

«L’enveloppe globale de 8,8 milliards d’euros représente 14 % du produit intérieur brut (PIB) du Grand-Duché», précise le Premier ministre. L’État prévoit de lancer un emprunt pour permettre de financer, du moins une partie, des mesures d’aides. Selon les prévisions actuelles, la dette publique va augmenter à 20 % du PIB, mais rester  en dessous des 30 % inscrits dans l’accord de coalition. À ce sujet, Xavier Bettel s’est aussi voulu très clair : «Si pour sauver des vies on ne pourra pas respecter des éléments inscrits dans l’accord de coalition, je suis prêt à assumer la responsabilité politique.»

Mercredi soir, les ministres des Finances, de l’Économie et des Classes moyenne étaient appelés à livrer de plus amples détails du «paquet de stabilisation Covid-19».

David Marques

La répartition des 8,8 milliards d’euros en bref

  • Chômage partiel : 1 milliard d’euros
  • Congé pour raisons familiales : 400 millions d’euros
  • Aides directes PME : 300 millions d’euros
  • Aides accordées aux entreprises <9 salariés : 50 millions d’euros
  • Reports Charges sociales et Impôts : 4,5 milliards d’euros
  • Remboursement TVA : 50 millions d’euros
  • Garanties bancaires : 2,5 milliards d’euros

 

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