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L’Iran intéresse le Luxembourg


Entre Mahmoud Vaezi, le ministre des Communications et des Technologies de l'information de la République islamique d'Iran, et Étienne Schneider, ministre de l'Économie, le courant semble être bien passé.

Une mission luxembourgeoise, menée par Étienne Schneider, a tâté le terrain en Iran afin d’entrevoir de futures opportunités économiques. Le ministre de l’Economie et une quarantaine d’entreprises ont pu, pendant trois jours, nouer des contacts avec l’Iran, nouvel eldorado économique.

Pendant trois jours, Étienne Schneider, ministre de l’Économie, était en Iran dans le cadre d’une première mission économique. Pour l’occasion, il était accompagné de représentants d’une quarantaine d’entreprises. Cette mission a été l’occasion de nouer des contacts commerciaux avec une centaine d’hommes et de femmes d’affaires iraniens.

Il faut dire que depuis le début du processus de levée des sanctions internationales en début d’année, l’Iran fait office de nouvel eldorado tant ce pays dispose d’un potentiel de développement économique élevé. En plus d’un retour sur la scène internationale, l’Iran possède une population forte de 80 millions d’habitants, une jeunesse éduquée, les quatrièmes réserves prouvées de pétrole, les deuxièmes réserves de gaz et une expérience solide en matière industrielle. Autrement dit, l’Iran dispose d’importants atouts pour séduire de nombreux pays et investisseurs.

D’ailleurs, depuis le mois de janvier, les missions économiques de plusieurs pays se sont succédé afin de tâter le terrain. Économiquement, si l’Iran a connu, entre 2012 et 2014, une contraction de 8,5 % de son PIB et une croissance nulle en 2015 (dues aux sanctions internationales renforcées), le FMI prévoit une belle reprise de l’ordre de 4 à 5 % pour la croissance du pays en 2016. Les autorités iraniennes ambitionnent même un taux de croissance de 8 % par an à l’horizon 2021.

La mission économique luxembourgeoise en Iran n’a d’ailleurs pas été surprise par le potentiel iranien ni par la volonté d’ouverture du pays, puisque cette mission avait pour thème : «Partners in a changing world» (partenaires dans un monde en évolution, en anglais).

Biotechnologies, FinTech et ICT

Pendant trois jours, la délégation luxembourgeoise a donc pu s’entretenir avec les autorités et les acteurs économiques iraniens au cours de plusieurs interventions et réunions afin de s’informer sur les opportunités qu’offre le pays. Le Grand-Duché a quant à lui mis en avant le fait qu’il peut servir de porte d’entrée vers le marché unique européen.

L’Iran, dont la puissance financière et économique provient essentiellement de l’exploitation du pétrole et du gaz, cherche à diversifier son économie et semble très intéressé par les domaines des biotechnologies, des FinTech et de l’ICT, domaines que le Luxembourg connaît justement très bien. Étienne Schneider a ainsi pu rencontrer Mahmoud Vaezi, ministre iranien des Communications et des Technologies de l’information, pour envisager une future collaboration dans le domaine des TIC, et plus particulièrement dans la cybersécurité.

Dans ce contexte, les deux parties ont convenu de s’associer pour échanger leurs connaissances et compétences en matière de sécurité de l’information, dans le but de préparer les entreprises iraniennes aux régulations européennes en la matière. Le ministre luxembourgeois a également rencontré le vice-ministre iranien de l’Industrie, des Mines et du Commerce, Mujtaba Khosrowtaj.

À l’issue de cette première visite d’un ministre de l’Économie luxembourgeois en Iran, Étienne Schneider a dressé un bilan positif : «J’ai été surpris par l’avancement technologique et par l’ouverture économique de l’Iran. Certes, ce pays s’intéresse fortement au secteur financier du Luxembourg, à savoir au domaine des FinTech, ainsi qu’à des investissements potentiels de la place financière luxembourgeoise en Iran. Il faut également souligner que l’Iran mène une impressionnante politique de diversification de son économie, similaire à celle du Luxembourg, en développant notamment des secteurs technologiques, dont les biotechnologies et l’ICT.»

Toujours dans le cadre de cette mission économique, Étienne Schneider a décidé de relancer les discussions en vue d’un futur accord sur la non double imposition entre les deux pays, afin de favoriser les relations économiques luxembourgeo-iraniennes. Le lien entre le Luxembourg et l’Iran ne demande plus qu’à être renforcé. La prochaine étape pour soutenir cette relation économique pourrait être la présence dans le futur d’une banque iranienne au Luxembourg, ou vice versa.

Jeremy Zabatta

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