Accueil | Economie | Oekofoire : entre craintes et rêves

Oekofoire : entre craintes et rêves


Blanche Weber (pantalon beige), assise entre Carole Dieschbourg et Mars Di Bartolomeo, président de la Chambre des députés, Étienne Schneider, ministre de l'Économie, et Marc Hansen, ministre du Logement. (Photo : DR)

Lors de l’ouverture officielle de l’Oekofoire, vendredi, Blanche Weber a exigé du gouvernement une position claire à propos du TTIP et du CETA et un débat de fond sur les perspectives liées à la croissance.

Ont été primés, vendredi, à travers le prix de l’innovation 2016, plusieurs projets, dont «Ad hoc», collectif pour le logement participatif, ou encore Ouni, première épicerie sans emballages.

C’est au son résolument jazzy d’un groupe de musique effacé et autour d’un verre de vin blanc bio qu’a eu lieu, vendredi, l’ouverture officielle de l’Oekofoire dans les locaux de Luxexpo au Kirchberg. Là, les militants de vendredi, look alternatif et fière méfiance, légèrement en retrait, ici les représentants d’un secteur économique en pleine expansion, costard-cravate et sourire, très occupés d’avoir l’air décontracté et dynamique.

Appel lancé à Asselborn

«Quand je regarde au-dedans de moi-même, je vois encore beaucoup d’engagement. Mais je crains également que nos rêves puissent demeurer des rêves», reconnaît d’entrée Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique, organisateur de l’Oekofoire.

Le 8 octobre prochain une grande manifestation réunira les opposants aux accords de libre-échange CETA et TTIP, tous deux une «épreuve de force sans précédent pour la démocratie» , comme les qualifie Blanche Weber, qui constate néanmoins toujours «un énorme fossé dans l’interprétation» des traités en question. Et de citer en repoussoir les sociaux-démocrates allemands qui, à leur congrès, se sont dit prêts à limiter la protection des investisseurs prévue par les traités, au seul cas de discrimination d’une entreprise par rapport à une autre – résolution qui a été ensuite retirée du texte officiel. «Qui se fout de la gueule de qui?», a lancé dans la salle une Blanche Weber visiblement en colère qui a ensuite adressé un appel à Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et européennes, afin qu’il émette enfin des paroles engageantes pour que les Parlements nationaux aient leur mot à dire au sujet de la ratification des traités.

Autre thème abordé par la présidente du Mouvement écologique : la croissance économique. Là encore, Blanche Weber a enjoint au gouvernement de tirer enfin les «leçons du référendum raté» de 2015 et de trouver un équilibre entre construction de logements et qualité de vie et veiller au maintien de la cohésion sociale. Pour cela, la coorganisatrice de l’Oekofoire a exigé une «discussion de fond sur la croissance du PIB dans un pays qui dispose d’un territoire restreint, mais qui laisse l’empreinte écologique qui est la nôtre» .

Selon Blanche Weber, il est urgent que ce gouvernement se confronte aux effets à long terme du modèle de croissance choisi et qu’il réfléchisse aux moyens de le diriger. Elle a également exigé qu’on cesse le «blabla» qui retarde la mise en place d’un «PIB du bien-être» .

Dans son allocution, Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement a, quant à elle, tenu à souligner que le pays «bouge» et, citant quelques initiatives, a estimé qu’il ne fallait pas «demeurer figé dans la critique» . Le gouvernement aurait dépensé plus de 65 millions pour environ 11 550 projets, «un signe clair», selon la ministre, qui pense que concernant le débat sur la croissance, on «joue avec la peur des gens», alors même que «la peur n’est pas bonne conseillère».

Frédéric Braun

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.