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Rendre plus visibles les créatifs


Pour Marc Lis, manager du cluster Creative Industries, le cluster doit être ouvert et à l'écoute des besoins des créatifs luxembourgeois. (Photo : Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Le cluster Creative Industries est en train de rassembler les professionnels du secteur créatif pour leur donner de la visibilité et créer des synergies.

Neuf mois après sa création, le Luxembourg Creative Industries Cluster est en ébulition. Marc Lis, son manager explique le rôle de cette récente structure de Luxinnovation qui a l’ambition de donner de la visibilité à la créativité luxembourgeoise.

En début d’année, la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté le cluster Creative Industries, une structure de Luxinnovation visant à soutenir le développement économique d’un secteur regroupant des activités comme l’architecture, l’artisanat, les arts visuels – film et audiovisuel –, le design, le stylisme, l’industrie des jeux, le marketing et la communication, la littérature, les éditions, les arts de la scène ou encore les nouveaux médias. Neuf mois plus tard, le cluster compte déjà une petite centaine de membres, sous l’impulsion de Marc Lis, le manager de la structure. Petit tour d’horizon.

Pour expliquer son rôle, Marc Lis, qui est lui-même issu du secteur de l’audiovisuel, se décrit comme un «facilitateur pour l’ensemble d’un secteur défini». Concrètement, le cluster souhaite faciliter l’échange entre les créatifs du pays, mais également les rapprocher d’autres secteurs économiques afin d’établir des synergies. «La créativité se retrouve un peu partout et elle peut s’imbriquer dans la plupart des secteurs. Notre rôle est d’apporter de la visibilité aux créatifs, de les faire connaître et de démontrer leur professionnalisme, leur talent et leur métier, au-delà de leur passion», souligne Marc Lis.

Pas un club privé

Le cluster a également un rôle de soutien et d’aide, dans la mesure où la structure de Luxinnovation peut apporter un autre regard sur l’activité du créatif et faciliter les démarches administratives pouvant déboucher sur des aides par exemple. «Moi-même j’ai découvert certaines aides et certaines initiatives dont je ne connaissais pas l’existence. Donc, c’est aussi notre rôle de montrer aux créatifs les différentes possibilités pour les aider dans leur développement», explique Marc Lis.

Mais la réelle difficulté de ce secteur réside dans sa composition avec près de douze branches professionnelles différentes qui n’interagissent pas forcément entre elles. «Effectivement, le cluster couvre un large éventail de professions, qui finalement ont créé, chacune, leur propre réseau dans leur sphère professionnelle, mais sans vraiment tisser des liens avec les autres professions. Là encore, notre volonté est de pouvoir se faire rencontrer les différentes professions, les différents métiers», commente Marc Lis.

Il faut dire que la tâche s’annonce difficile, puisque le secteur créatif luxembourgeois compte près de 7 000 emplois pour 2 300 entreprises, dont environ 15 % d’indépendants. «C’est vrai qu’en cinq mois j’ai déjà rencontré pas mal de créatifs. Ma volonté est de créer un cluster ouvert et non un club privé. En premier lieu, je me suis dirigé vers les créatifs les plus proactifs, c’est-à-dire que j’ai suivi le mouvement en allant voir les créatifs déjà intéressés par la structure et ayant fait la démarche de contacter le cluster. L’idée est que les créatifs doivent s’approprier le cluster, car c’est pour eux et non pour moi qu’il est fait. J’insiste également sur la rencontre physique. C’est d’ailleurs ce que mon homologue belge du cluster Twist m’a dit : un cluster est avant un réseau physique», explique Marc Lis.

Ce dernier va maintenant faire le tour de fédérations professionnelles qui développent également beaucoup d’initiatives, mais qui ne sont pas toujours très connues des créatifs. L’ambition du cluster Creative Industries est donc également de cataloguer l’ensemble des initiatives existantes à destination des créatifs, afin de pouvoir les aiguiller au mieux par la suite.

En quelques mois, le cluster Creative Industries de Luxinnovation semble avoir pris un rythme de croisière assez soutenu sous la direction de Marc Lis, qui possède l’avantage de connaître les besoins des créatifs grâce à son expérience d’indépendant dans le secteur audiovisuel. En même temps, il serait contre-productif de ne pas adopter le même rythme que les indépendants et les créatifs habitués à avancer rapidement. «Je ne m’attends pas à autre chose et ça colle avec mon tempérament. Pour être franc, dès le premier jour en me montrant mon bureau, on m’a prévenu que je n’y serais pas souvent, et je ne souhaite surtout pas que ce bureau se transforme en une forteresse, au contraire, car c’est un cluster fait pour les créatifs et nous devons pouvoir être proches d’eux et à l’écoute des besoins», termine Marc Lis.

Jérémy Zabatta

Les grands chantiers du Cluster

Le cluster Creative Industries va s’atteler à trois grands chantiers : la mise en place d’un site internet regroupant tous les créatifs du pays afin de faciliter la prise de contact, mais également d’augmenter leur visibilité.

«En résumé, mettre en place un site internet permettant de trouver les créatifs et ne plus compter uniquement sur le bouche à oreille», souligne Marc Lis.

Le cluster va également travailler sur la visibilité des créatifs à l’international et enfin s’attaquer à un chantier plus politique en travaillant sur une réforme du statut d’indépendant ou, du moins, à une simplification administrative.

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