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Alerte à la bombe

Peut-on imaginer pire que Donald Trump pour traiter avec Kim Jong-un? Rappelons que du côté asiatique, nous avons un dictateur décoiffant qui fait croire à ses sujets qu’il est si éloigné des besoins terrestres qu’il n’a nul besoin d’uriner ou de déféquer. D’ailleurs, sa sensibilité est si grande qu’il parle aux dauphins, c’est vous dire.

Du côté américain, on voit gesticuler un président qui se croit toujours dans une émission de téléréalité, et dont le comportement irresponsable fait craindre un cas de démence précoce, ou d’immaturité tenace, selon les avis médicaux.

On pourrait en rire si ces deux dangers publics n’avaient pas le doigt sur le bouton rouge. Depuis quelques jours, l’escalade entre les États-Unis et la Corée du Nord atteint des sommets. Après avoir promis «le feu et la colère» au régime de Pyongyang, («Il m’a piqué ma punchline !», imagine-t-on hurler Kim), Trump vient de rappeler que l’arsenal nucléaire américain était «plus fort et plus puissant» que jamais.

On pourrait espérer plus de calme et de discernement du président de la première puissance mondiale, surtout quand il vient d’apprendre que le régime nord-coréen a fabriqué sa première ogive nucléaire pouvant être embarquée à bord d’un missile balistique.

Tout cela montre que parfois, la géopolitique n’évolue pas beaucoup par rapport à la cour de récréation, la rhétorique «c’est moi qui ait la plus grosse» restant une valeur sûre chez certains dirigeants.

D’ailleurs, face à eux, le reste du monde ressemble un peu à ces écoliers qui regardent une sale baston sans se mouiller. Trump est en train d’achever le rêve américain à coup de tweets, fragilisant les accords de paix, l’OTAN et même l’accord de Paris sur le climat, devant une communauté internationale médusée.

En Corée du Nord, des dizaines de milliers d’esclaves naissent, triment et meurent prématurément. Les camps de travail forcé ont déjà existé bien plus longtemps que le Goulag soviétique et les camps nazis réunis. Pourquoi les pays des droits de l’homme ont-ils autant tardé pour durcir les sanctions? La peur du grand-frère chinois, peut-être…

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)

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