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Barnier, Brexit ou Commission ?

À moins de deux semaines des élections européennes, force est de constater que s’il y a bien un homme politique qui se retrouve dans l’embarras – pour avoir, comme l’on dit, le derrière entre deux chaises – c’est Michel Barnier. L’actuel négociateur en chef du Brexit pour l’UE, que nombre d’observateurs voyaient déjà comme le successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, ne doit certainement plus savoir sur quel pied danser. En effet, le Français se serait bien passé du report du Brexit pouvant aller jusqu’au 31 octobre.

Dans un entretien accordé au Journal du dimanche (JDD), Michel Barnier explique vouloir «être utile» dans la prochaine mandature européenne, sans toutefois aller jusqu’à confirmer l’ambition qu’on lui prête de présider la Commission européenne.

«Je prends ma part au débat d’idées et je veux être utile», répond le négociateur en chef du Brexit pour l’UE au JDD, qui lui demande s’il est en campagne pour succéder à Jean-Claude Juncker.

Même si lui reste évasif, en France, la majorité présidentielle plaide de plus en plus ostensiblement pour qu’il présente sa candidature à la présidence de l’exécutif bruxellois, bien qu’il ait affirmé qu’il voterait pour la liste Les Républicains, le 26 mai.

Mais en admettant que la sortie du Royaume-Uni de l’UE n’interviendra certainement pas avant le scrutin, auquel devront participer les Britanniques, quoi qu’il arrive, Michel Barnier rêve de diriger l’exécutif européen, tandis qu’Emmanuel Macron le considère comme l’homme de la situation. Lui et pas un autre tel que le «Spitzenkandidat» désigné de la famille politique européenne de Barnier (Parti populaire européen/PPE), à savoir l’Allemand Manfred Weber. Cela dit, même si ce dernier a le soutien d’Angela Merkel, il reste un illustre inconnu hors du Parlement européen, tandis que la procédure des «Spitzenkandidaten» n’est pas, selon l’Élysée, «une automaticité».

Alors si Barnier a, effectivement, le «derrière» coincé entre le Brexit et sa candidature, Paris pourrait bien le soulager en faisant pression sur Berlin.

Claude Damiani

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