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Entre la vie et la mort

En cette veille de Toussaint, la réflexion sur la mort va s’inviter pour un bref instant dans la pensée de nombreuses familles. Le 1er novembre sert à commémorer les fidèles défunts. Mais le reste de l’année, la mort demeure encore très souvent un sujet tabou.
Perdre un proche est une épreuve qui n’est jamais facile à gérer sur le plan émotionnel. Et pourtant, la mort fait partie de la vie. Ne pas y penser ne permet en rien d’atténuer la douleur lorsqu’un membre de la famille part. Mais sans s’élever dans des sphères religieuses ou spirituelles, il existe bien une vie après la mort. Un décès peut en effet offrir une nouvelle chance à d’autres patients qui se trouvent entre la vie et la mort. Depuis fin 1982, une loi implique que chaque personne résidant au Luxembourg soit un donneur d’organes présumé. Le législateur considère que chacun accepte de faire don de ses organes après sa mort s’il n’a pas exprimé explicitement son refus. Dans la réalité, les dons d’organes restent cependant rares au Grand-Duché. En 2017, neuf donneurs ont été enregistrés. En 2018, ils étaient sept à avoir donné un ou plusieurs organes. Ce chiffre ne devrait pas être dépassé d’ici la fin de l’année en cours. Dans le même temps, 61 patients sont en attente d’une greffe. Depuis début 2019, 15 résidents ont bénéficié d’une transplantation. En 2018, 34 personnes ont reçu l’organe tant espéré.
La pénurie d’organes, qualifiée d’«alarmante» par le ministère de la Santé, est un indicateur de l’embarras que provoque la mort dans nos sociétés. Cet acte de générosité et de solidarité n’est pas encore ancré dans nos mœurs, même si le don d’organes est thématisé depuis les années 70 au Luxembourg.
Un autre indicateur sociétal de cet embarras est l’euthanasie. Dix ans après sa légalisation, en moyenne, dix personnes y ont recours chaque année. Depuis 2009, 71 euthanasies ont été recensées. Permettre à un proche de partir en dignité ou même accepter qu’il puisse sauver une autre vie devrait toutefois constituer un réconfort non négligeable au moment de faire son deuil.

David Marques

Un commentaire

  1. https://youtu.be/XR2MTWYPGBs Cette vidéo qui résume ce que nous pourrions faire pour augmenter les dons d’organes et redonner la joie de vivre à tous ceux qui souffrent et qui attendent une greffe.Cordialement Salvatore Messina

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