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La police se déchire

Le torchon brûle une nouvelle fois entre le Syndicat national de la police grand-ducale et la direction générale. Il y a une semaine, le président du SNPGL, Pascal Ricquier, avait clamé que la réforme de la police aurait uniquement servi à offrir plus d’argent et de pouvoir aux cadres supérieurs. Les policiers seraient ceux qui auraient à payer la note avec un nombre trop important d’heures supplémentaires, le tout dans un cadre non conforme au droit du travail.

Cette lourde salve n’est pas restée sans réponse. Le directeur général, Philippe Schrantz, mais aussi le ministre de la Sécurité intérieure, François Bausch, ont riposté en accusant le camp syndical d’avoir dépassé les bornes. Les attaques personnelles ne seraient pas tolérables. «Leurs criailleries ne m’impressionnent pas», a même tenu à souligner le ministre de tutelle, apportant tout son soutien à la direction générale.

Désormais, la CGFP, regroupant sous son toit l’ensemble des associations syndicales de la fonction publique, pourrait être amenée à jouer les médiateurs dans cette querelle interne. Depuis des années, le fossé ne cesse en effet de se creuser entre la base et les cadres supérieurs de la police. La réforme de 2018 n’y a rien changé, du moins pour l’instant.

Le point d’achoppement reste le manque d’effectifs. Ni la police ni l’armée ne parviennent à recruter suffisamment de candidats pour mener à bien leurs missions. Au niveau de l’armée, des ressortissants non luxembourgeois, issus de pays membres de l’UE, peuvent déjà être enrôlés. Au sein de la police, cette porte n’est pas encore ouverte. À moyen terme, la question devra toutefois être posée, sachant que les Luxembourgeois ne constituent plus que la moitié de la population résidente au Grand-Duché.

Reste le reproche que cette querelle interne ne peut qu’affecter négativement l’image de la police. Cela reste à vérifier, mais il est bien plus probable que les citoyens se soucient bien moins de ce conflit que d’une présence accrue de policiers sur le terrain. C’est sur cette voie que syndicat, direction et gouvernement doivent travailler ensemble.

David Marques

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