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Le bazar est ouvert

La Commission européenne a dévoilé hier sa proposition pour le premier budget post-Brexit. Pour la période allant de 2021 à 2027, un important trou de 13 milliards par an est à combler en raison du retrait du Royaume-Uni de l’Union. Dans le même temps, l’Europe doit faire face à une situation géopolitique instable et un nombre important de nouveaux défis liés, entre autres, à l’immigration, la digitalisation et la lutte contre le changement climatique.
Pour Günther Oettinger, le commissaire allemand en charge du budget, la solution à cette difficile équation est une augmentation du budget pluriannuel de 192 milliards d’euros pour atteindre une somme globale de 1 279 milliards d’euros. Pour la Commission, il s’agit d’un «budget moderne pour une Union qui protège, qui donne les moyens d’agir et qui défend».
Premier constat majeur : la baisse annoncée de près de 5 % des fonds alloués à la politique agricole commune (PAC) et à la politique de cohésion de l’UE, consacrée aux régions les plus pauvres. Cette baisse, qualifiée de «modérée» par Bruxelles, n’a pas tardé à faire jaser des États membres, dont la France, qui ne compte accepter aucune baisse des revenus attribués aux agriculteurs.
D’un autre côté, le budget consacré à la politique de sécurité et de défense va passer à 27,5 milliards d’euros. Le Fonds européen de défense doit être alimenté de 8,5 milliards d’euros et 4,1 milliards d’euros sont prévus pour la recherche et le développement de nouvelles technologies et d’équipements militaires.
On ne peut certainement pas résumer ce projet de budget à ces deux postes isolés. Mais il sera très difficile d’expliquer aux citoyens pourquoi l’acquisition de nouvelles armes pèse plus que le soutien attribué aux agriculteurs ou aux citoyens les plus démunis de l’Union.
Le bazar est désormais ouvert : des pays ont déjà annoncé ne pas vouloir payer plus. Les 27 États membres devront cependant s’accorder dans les meilleurs délais sur un juste équilibre, sans quoi l’UE perdra encore en crédibilité et en soutien.

David Marques.

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