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L’école européenne se ridiculise

Nul n’est censé ignorer que vendredi se tiendra à Luxembourg aussi la grève mondiale des étudiants pour le climat, à l’initiative de l’organisation «Youth for Climate Luxembourg». Les sous-organisations de jeunesse des partis politiques de la majorité gouvernementale (Jeunesse démocrate et libérale, Jeunesses socialistes et jeunes verts) viennent de prendre position en faveur de cette marche. Idem pour la plupart de leurs homologues issues de l’opposition (CSJ, déi Lénk Jeunes, les Jeunes Pirates et la Jeunesse communiste).

Le syndicat SEW/OGBL a exprimé lui aussi sa solidarité avec les élèves dans leur lutte contre le changement climatique en appelant «tous les enseignants à soutenir les élèves dans leur lutte pour un avenir meilleur et à ne pas les empêcher de participer à la grève du 15 mars ni à d’autres actions éventuelles dans les semaines à venir». Et même le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, a indiqué «entendre donner aux lycéens l’occasion de participer à la manifestation» et «autorise les directions des lycées à libérer des cours les élèves qui désirent se joindre à la grève (sur présentation de l’accord écrit des parents pour les élèves mineurs)».

L’école européenne, par contre, semble, elle, se désolidariser de la cause climatique… En effet, «selon le Règlement général des écoles européennes, la participation des élèves à une grève, même pour une bonne cause, n’est pas prévue (…). En cas de participation à la grève, l’absence sera considérée comme une absence injustifiée», précise un courriel provenant de l’administration de l’école européenne de Luxembourg II (Mamer) et destiné aux parents d’élèves.

Tandis que le ministre Meisch «salue l’engagement civique des jeunes déterminés à exprimer leur voix pour participer aux enjeux sociétaux d’aujourd’hui et de demain», l’école européenne – et par extension la Commission européenne et l’UE – serait d’avis qu’il faudrait interdire aux jeunes d’exprimer leur conscience politique mûrissante ?! Une dérogation exceptionnelle au nom de cette «bonne cause» aurait été tellement plus conforme aux valeurs européennes !

Claude Damiani

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