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Les fadas sont de retour

« Les fadas de la ville sont de retour. » C’est ce que doivent se dire certains habitants du sud de la France quand ils voient les touristes débarquer dans leur petit village si typique. Cette année encore, certaines municipalités ont reçu des demandes complètement grotesques venant de ceux qui ont posé leurs valises pour quelques semaines dans cette France dite profonde.

Il y a quelques jours, un touriste a ainsi cherché à répandre des litres d’insecticide autour de sa location dans le Gard. L’objectif : tuer ces maudites cigales qui faisaient bien trop de bruit à son goût. Et ce n’est pas une première. Il y a deux ans, un couple de Parisiens était allé jusqu’à se rendre dans une gendarmerie pour déposer plainte contre les fameuses cigales qui leur cassaient les oreilles. C’était cette fois-ci dans les Bouches-du-Rhône. Les gendarmes les avaient mis dehors… la bêtise humaine ne pouvant être verbalisée. Malheureusement.

Il y a quelques jours encore, les médias français se sont fait l’écho de l’initiative du maire du petit village de Saint-André-de-Valborgne (encore dans le Gard décidément). Il a placé un panneau à l’entrée de sa commune pour bien avertir les touristes qui souhaiteraient passer leurs vacances à cet endroit. Il y est indiqué que dans ce village, des coqs chantent le matin, que les cloches de l’église sonnent à intervalles réguliers, qu’il y a également des vaches dans les champs qui peuvent faire du bruit. « Vous pénétrez à vos risques et périls », précise le panneau. Interrogés, des touristes belges, hilares, trouvaient l’initiative assez drôle. Jouant à la pétanque sur la place du village, non loin du bar servant une célèbre boisson anisée, ils avouaient que c’était pour toutes ces « nuisances » qu’ils étaient venus dans ce village français.

Ce type de panneau risque pourtant de fleurir aux entrées des petits villages qui commencent à en avoir assez des crises d’hystérie de certains touristes habitués au bruit et au chaos des villes, mais qui ne tolèrent pas le braiment d’un âne dans le lointain.

Laurent Duraisin

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