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Longue vie au serial killer

Quel est l’animal le plus meurtrier pour l’homme? L’homme? (non, ça ne compte pas) Le requin? Le loup? Le serpent? Non. C’est un vampire aussi riquiqui qu’enquiquinant : le moustique. Des centaines de milliers de morts par an qu’elles ont au compteur, ces poubelles volantes, qui, en échange de notre liquide vital, nous offrent le paludisme, la dengue et autres saignantes agonies.

Donc, forcément, ça nous démange d’anéantir ces serial killers, une bonne fois pour toutes. Le problème, c’est qu’on n’y arrive pas. On a beau les arroser avec des insecticides, les moustiques sont incroyablement résistants.

Mais le salut est proche, jure la revue Genome Research, qui vient d’annoncer que le mystère de la résistance des moustiques aux insecticides vient enfin d’être percé. Pour faire simple, des chercheurs ont compris comment certains gènes du moustique détruisaient le principe actif des insecticides et mutaient pour devenir toujours plus résistants.

Sauf qu’avant de sauter au plafond, essayons pour une fois de penser aux conséquences. Car hélas, ces sales bestioles sont utiles. Leur contribution débute dans les flaques d’eau, où les larves dégradent la matière organique, pour le plus grand plaisir des bactéries, donc des plantes, donc de la vie. Ensuite, le moustique est aussi une proie, pour un tas de bestioles. Et vu qu’on mange certaines d’entre elles, essayons de voir un peu plus loin que le bout de notre chaussette (plus efficace que n’importe quel insecticide, au passage). Le moustique est aussi un ange gardien de la nature : il infecte tellement certaines zones que l’homme ne peut y venir tout saccager!

Enfin, on oublie un peu que le moustique n’a pas choisi de transmettre tous ces parasites mortels. Car comme par hasard, où les récupère-t-il? Chez nous, tiens! C’est en piquant un homme malade que le moustique devient un vecteur de contamination. Donc pourquoi ne pas se servir de nos têtes grises pour, par exemple, renforcer la résistance des moustiques à ces maladies mortelles? Ce serait win-win : on préserve un insecte utile et l’homme trouve un moyen d’échapper à la sélection naturelle. Même si ça grattera toujours un peu…

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