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Allemagne : un député noir menacé de mort


La permanence de Karamba Diaby avait déjà reçu la semaine dernière des impacts de balles. (Photo DPA)

Karamba Diaby, député allemand d’origine sénégalaise, a reçu une menace de mort par mail, prise au sérieux par la police qui a ouvert une enquête, rapportent vendredi des médias destinataires eux aussi du message de menace.

La permanence de ce député social-démocrate de Halle (ex-RDA) avait déjà reçu la semaine dernière des impacts de balles. Ce parlementaire de 58 ans a été destinataire mercredi d’un mail de menace de mort, signé de « l’orchestre des musiciens du coup d’Etat » et conclu par un « Heil Hitler! », selon des médias locaux allemands, mis en copie de ce mail. Le message fait notamment référence à l’élu conservateur pro-migrants Walter Lübcke, tué en juin 2019 à son domicile à Kassel (Hesse). Le principal suspect de ce meurtre est membre de la mouvance néonazie.

Karamba Diaby, qui est né et a grandi au Sénégal, est le premier député noir d’Allemagne élu dans une circonscription d’ex-RDA, une région où prospère la xénophobie. Il avait reçu le soutien de la plupart des partis allemands après la découverte d’impacts de balles sur sa permanence. Le vice-président du parti social-démocrate, Kevin Kühnert, a annoncé vendredi qu’il allait rencontrer Karamba Diaby « pour apporter un soutien visible, mais aussi pour discuter de la manière dont l’engagement démocratique peut être mieux protégé ».

Une région où prospère la xénophobie 

Menaces de mort, agressions physiques ou verbales: l’inquiétude monte en Allemagne face à la multiplication des violences contre des élus du pays, dans un contexte de raidissement du climat politique sous la pression de l’extrême droite. L’an dernier, la police a recensé 1 241 délits à motivation politique contre des élus de tous bords. Ce déferlement de haine touche tout le spectre politique. Un élu conservateur bavarois a découvert une croix gammée sur la vitrine de sa permanence, une responsable de la Gauche radicale a vu son nom sur une « liste d’ennemis » établie par un extrémiste de droite. Un maire social-démocrate a même admis tenter d’obtenir un permis de port d’armes après des menaces répétées proférées contre sa famille. Des responsables écologistes ou conservateurs ont eux aussi été menacés de mort.

AFP/LQ

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