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Au tribunal à cause d’un certificat médical qu’il avait falsifié


Le parquet a requis six mois de prison avec sursis et une amende contre le prévenu qui a exprimé des regrets mardi à la barre. (Photo : archives lq)

Fatigué, un jeune homme souhaitait avoir quelques jours de repos. Son
patron avait refusé. Il avait donc trafiqué les dates figurant sur un ancien certificat médical…

« Durant plusieurs mois, j’ai travaillé 7 j/7. J’étais fatigué. J’avais besoin d’être un peu à la maison. Mon employeur a toutefois refusé. Et j’ai fait quelque chose que je n’aurais jamais dû faire : j’ai falsifié ce certificat médical…» Dans un impeccable costard sur chemise blanche, le jeune homme, âgé aujourd’hui de 27 ans, n’a pas fait mystère de son acte. Il a même renoncé à l’assistance d’un avocat pour expliquer aux juges ce qui l’avait pris pour falsifier ce certificat médical, qu’il avait envoyé à son employeur en décembre 2016.

«Je suis ici pour l’énorme bêtise que j’ai faite il y a deux ans», a-t-il reconnu sans détour, mardi après-midi, à la barre. Cette «bêtise», c’est d’avoir trafiqué un ancien certificat médical établi, signé et tamponné par son médecin traitant, afin de bénéficier de quelques jours de repos. Le jeune homme, résidant en Belgique, avait ainsi falsifié les dates sur le certificat médical, attestant l’incapacité de travail ainsi que celle figurant au-dessus de la signature du praticien. Par courriel, le faussaire avait ensuite fait parvenir le document à son employeur au Luxembourg. Il n’avait toutefois pas pu rester longtemps tranquillement à la maison. En effet, dès que son patron lui avait demandé l’original du document, il avait reconnu les faits. Et son employeur avait porté plainte.

Aveux et regrets

Le service régional de la police spéciale (SRPS) chargé de l’enquête avait pris contact avec le médecin dont le nom figurait sur le certificat. Avant même que ce dernier n’ait eu l’occasion d’analyser la copie que lui avait fait parvenir la police, le patient l’avait déjà par lui-même contacté afin de lui faire part de son acte. Aussi, lors de son audition à la police, le jeune homme avait immédiatement reconnu la falsification. Il avait fait état d’une dépression.

Aujourd’hui, il ne travaille plus pour cet employeur. La société en question s’est constituée partie civile. Elle réclame 5 000 euros au titre du préjudice moral et quelque 2 000 euros pour les frais d’avocat. Une demande d’indemnisation que le prévenu a contestée, mardi : «J’ai perdu mon travail et je n’ai pas touché de salaire pendant trois mois.»

«Ce n’est pas l’affaire du siècle. Il a reconnu les faits», a entamé le représentant du parquet son réquisitoire. Même si le certificat médical falsifié a été confectionné en Belgique et envoyé depuis là-bas, le tribunal luxembourgeois serait bien compétent. En effet, la société, située au Luxembourg, aurait réceptionné le document. C’est également elle qui aurait subi le préjudice.

« L’acte est plus bête que criminel »

Si le faux en écritures et l’usage de faux est passible d’une peine de réclusion de cinq à dix ans, le parquet a fini par requérir six mois de prison avec sursis et une amende contre le prévenu : «L’acte est plus bête que criminel. Le trouble à l’ordre public n’était pas énorme.»

«J’ai bien compris mon erreur. J’assumerai les conséquences. Mais je vous demande d’être indulgent de la bêtise que j’ai faite», s’est adressé une dernière fois le prévenu aux juges, mardi. La 7e chambre correctionnelle rendra son jugement le 20 juin.

Fabienne Armborst

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