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Braquage de G4S : les traces ADN toujours au cœur du procès


Pour ce procès, d'importantes mesures de sécurité ont été mises en place à la Cité judiciaire de Luxembourg. (photo François Aussems)

Cette question a de nouveau dominé les débats du procès du braquage de G4S, jeudi dernier. L’experte ne peut exclure aucune hypothèse qui a touché la batterie.

C’est en raison de tout un faisceau d’indices que Cihan G. (31  ans), Dogan S. (44 ans), Anouar B. (35  ans) et Simon S. (26  ans) se retrouvent sur le banc des prévenus pour le braquage de G4S à Luxembourg-Gasperich le 3 avril  2013. Parmi ces indices figurent notamment leurs traces ADN. Au cours de l’enquête, les experts en génétique ont relevé le profil des quatre prévenus sur un certain nombre de pièces à conviction recueillies sur les lieux du crime.

Lors de la quatrième journée du procès, jeudi après-midi, les résultats de ces expertises ADN se trouvaient à nouveau au cœur des débats. Ces derniers ne sont pas mis en doute, mais c’est plus particulièrement la question du transfert de l’ADN qui a intéressé les avocats à la défense.

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Pour rappel, l’experte en génétique a notamment identifié l’ADN d’Anouar B. sur une batterie de 12  volts retrouvée sur le site de G4S à Gasperich. Les braqueurs s’étaient frayé un chemin dans l’enceinte du siège de G4S avec des explosifs. D’où l’utilité de la batterie.

« La quantité d’ADN prélevée sur la batterie ne permet pas de déterminer s’il y a eu transfert primaire ou secondaire. Afin de quantifier ce genre de transfert, il faut des informations complémentaires, un scénario », a expliqué l’experte devant les juges, jeudi après-midi.

Même s’il n’est pas possible de donner un résultat chiffré, une chose est néanmoins sûre. Dans le cas d’un transfert secondaire, il y a plus de conditions à remplir que dans celui d’un transfert primaire  : « Dans l’hypothèse où Anouar B. a serré la main à un individu, il faut d’abord la probabilité qu’Anouar B. dépose son ADN sur la main. L’ADN sur cette main doit ensuite « survivre » (par exemple, il ne doit pas y avoir de lavage de main) . Ensuite, il faut encore que l’individu touche la batterie et qu’il arrive à transférer l’ADN d’Anouar B. »

Transfert d’ADN par une tape sur le dos?

« Est-ce que Anouar B. est enclin à nous fournir des explications plus explicites? », a demandé la présidente de la chambre criminelle, Sylvie Conter, au prévenu. Elle n’aura pas de réponse.

La question du transfert de l’ADN a également été abordée pour un gilet pare-balles retrouvé dans le cadre d’une perquisition au domicile de Simon S. en Belgique. Alors que l’expert belge y a détecté, au niveau du col, des traces ADN de Cihan G., ce dernier affirme ne l’avoir jamais porté.

L’explication avancée, jeudi après-midi, par Simon S. est que Cihan G. lui a donné, un soir dans une discothèque, une tape sur l’épaule. En rentrant, il aurait rangé sa chemise dans l’armoire où il avait pendu le gilet pare-balles sur un cintre. Après deux heures et demie d’audience, les enquêteurs ont de nouveau été appelés à la barre. Les avocats n’ont pas fini de les questionner au sujet du rapport d’enquête. Le procès se poursuit ce lundi après-midi.

Fabienne Armborst

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