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Cadavre en forêt de Leudelange : «C’était un tir à bout portant»


Le 10 novembre 2016, au matin, dans la forêt entre Leudelange et Schléiwenhaff, un garde-forestier avait donné l'alerte : à une dizaine de mètres du chemin, il avait découvert un corps sans vie. (photo Fabienne Armborst)

Près de trois ans après la macabre découverte d’un corps sans vie dans une forêt à Leudelange, le procès s’est ouvert mardi. Sur le banc des prévenus : deux hommes. L’aîné du duo est également poursuivi pour la mort, quatre jours plus tard, d’une jeune prostituée de 27 ans. Son cadavre avait été retrouvé au parking du Fräiheetsbam entre Strassen et Bridel.

«Au tout début, j’ai pensé à un sans-abri qui était décédé dans la nuit», se souvient l’un des policiers appelés ce jeudi 10 novembre 2016, au matin, dans la forêt entre Leudelange et Schléiwenhaff. C’est un garde-forestier qui avait donné l’alerte. À une dizaine de mètres du chemin, il avait découvert un corps sans vie. Très vite, les agents avaient dû se résoudre que la victime dont le visage était maculé de sang n’était pas arrivée seule à cet endroit. Un périmètre de sécurité avait été mis en place. Et les unités de la police judiciaire dépêchées pour enquêter sur cette mort violente.

Voilà l'endroit exact où la victime avait été retrouvée. (Photo : dr)

Voilà l’endroit exact où la victime avait été retrouvée. (Photo : dr)

La conclusion du médecin légiste également appelé sur les lieux ne laisse entrevoir aucun doute : la victime a été tuée par un tir dans l’arrière de la tête. «C’était un tir à bout portant.» Un projectile déformé a pu été recueilli lors de l’autopsie. Autre découverte : neuf boules de cocaïne dans les poches pharyngiennes. «Les blessures à la lèvre inférieure peuvent laisser penser qu’on lui a fermé la bouche», précise le spécialiste.

Visiblement, c’est à bord d’un véhicule Mercedes que le dealer nigérian de 36 ans a trouvé la mort. L’arme, un pistolet Walther P99, a également pu être identifiée au cours de l’enquête. Mais qui a appuyé sur la gâchette ? Les deux prévenus Lee K. (36 ans) et Alden S. (24 ans), poursuivis pour ce crime, contestent en effet chacun être l’auteur de ce tir mortel. Ils se renvoient la balle. Le parquet reproche au duo d’avoir dérobé à leur victime drogue et argent liquide. Enfin, le duo est poursuivi pour entrave à la justice et recel de cadavre.

Pas de lésions défensives

Tous deux avaient pu être interpellés à la suite de la macabre découverte, quatre jours plus tard, sur le parking du Fräiheetsbam entre Strassen et Bridel. Lundi 14 novembre, vers 5h, le corps sans vie d’une jeune prostituée de 27 ans d’origine roumaine y avait été retrouvé. Elle aussi est morte d’une balle dans la tête. Selon l’expert, l’auteur du tir se trouvait à une distance de 20 à 30 cm. Comme la première victime, elle non plus ne présentait pas de lésions défensives.

Si Alden S. a bénéficié d’un non-lieu pour ce second fait, Lee K. comparaît également devant la chambre criminelle pour la mort de la jeune femme. Un fait qu’il conteste en bloc. Au cours des trois semaines de procès qui sont prévues, les prévenus auront l’occasion de s’exprimer plus en détail. Au premier jour mardi matin, la parole était avant tout aux experts.

Les enquêteurs avaient passé au peigne fin la forêt à Leudelange et le parking au Fräiheetsbam. Mégots, mouchoirs, objets découverts dans une benne à ordures et débris de verre… ainsi que les habits des victimes ont fait l’objet d’une méticuleuse analyse. La majorité des traces mettent en évidence l’ADN de la victime. Or l’experte en identification génétique a également pu déceler des traces du prévenu Lee K. à Leudelange sur un mégot de cigarette et le pantalon de la victime. Au niveau de la cheville et la zone de fouille de la poche arrière gauche du jean notamment, elle a pu mettre en évidence un mélange d’ADN de la victime, de Lee K. et d’un troisième contributeur non identifié.

«Est-il possible qu’une personne dépose plus d’ADN lors de la mise à mort ou du transport de la victime ?», a voulu savoir la présidente. «On ne peut rien dire !» Sur l’identité du troisième contributeur, l’experte ne peut pas non plus tirer plus de conclusions : «La quantité d’ADN est très faible. Je ne peux pas me prononcer si éventuellement ce troisième contributeur a pris la victime en main !»

Canette de Red Bull souillée de sang

Si Lee K. nie toute implication dans la mort de la jeune femme retrouvée au Fräiheetsbam, l’expertise génétique indique qu’il a eu les mêmes objets en main que cette dernière. Sur le plastique d’un paquet de cigarettes Lucky Strike, on a retrouvé ainsi leur mélange ADN tout comme une canette de Red Bull souillée de sang.

Autre lien entre la mort au Fräiheetsbam et le cadavre retrouvé à Leudelange qui ressort du dossier sont les traces relevées dans la Mercedes. L’analyse du revêtement de la porte arrière a mis au jour un mélange ADN des deux victimes. Enfin, la crosse du pistolet Walther P99 comporte les traces de Lee K. ainsi que des deux victimes. Suite du procès ce mercredi après-midi.

Fabienne Armborst

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