Accueil | Police-Justice | Collision de Dudelange : la sécurité ferroviaire du Luxembourg pointée du doigt

Collision de Dudelange : la sécurité ferroviaire du Luxembourg pointée du doigt


De nombreuses questions demeurent après le drame survenu mardi. (photo Isabella Finzi)

Après l’accident de train de Dudelange qui rappelle le drame de Zoufftgen, des représentants syndicaux des cheminots lorrains sont à la fois choqués et en colère. Les conditions de sécurité des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) sont pointées du doigt. Les niveaux de sécurité ne seraient pas les mêmes en France et au Luxembourg. Et l’harmonisation entre les techniques n’est pas encore en œuvre.

« Personne ne parle trop des circonstances, mais on entend dire qu’il y aurait une recrudescence de franchissement de signaux côté CFL », affirme un représentant syndical qui préfère garder l’anonymat.

L’homme se veut prudent. Pour autant, il pointe du doigt les conditions de sécurité des Chemins de fer luxembourgeois. « Ils n’ont pas la même culture qu’en France », déplore-t-il. Lorsqu’on connaît le bras de fer syndicat-SNCF sur la dégradation des conditions de sécurité côté français, voilà qui peut inquiéter.

Un poste d’aiguillage de 30 ans d’âge

Le cheminot français dénonce l’absence de boucle de rattrapage au Grand-Duché. « En France, nous sommes équipés du système KVB, contrôle de vitesse par balise. Si le conducteur ne respecte pas les consignes, la machine prend le relais et s’arrête automatiquement. Avec, derrière, de grosses procédures pour redémarrer. Au Luxembourg, cette sauvegarde n’existe pas. »

Lire aussi : Choqués, les cheminots français vont au Luxembourg « avec la boule au ventre »

 

En revanche, se met en place le système européen de contrôle des trains (ETCS), censé harmoniser tous les systèmes de protection ferroviaire en Europe. On se souvient que Jean-Pierre Masseret, alors président de la Région Lorraine, avait refusé d’équiper en une fois toutes les locomotrices TER (un million d’euros par machine). Le Grand-Duché menaçant de ne plus faire entrer les trains français sur son territoire, à défaut.

En fait, tout se fait progressivement. Au Luxembourg, comme en France ou dans les autres pays d’Europe, mais pas forcément de manière harmonisée. « Le système semble compliqué », difficile à mettre en œuvre techniquement et varie selon l’ancienneté du matériel roulant. De nombreuses options permettent de varier les niveaux de sécurité. Pour l’heure, entre la France et le Luxembourg, l’harmonisation n’est pas encore en œuvre. Ce n’est pas ce qui est en cause dans la collision de Dudelange, avant-hier, puisque la défaillance a bien eu lieu côté CFL.

Mais, avec une ligne 90 Metz-Thionville-Luxembourg qui passe par le poste d’aiguillage de Bettembourg de 30  ans d’âge et transporte cinq millions de passagers par an, il y a lieu de rassurer et travailler rapidement sur la sécurité.

Laurence Schmitt (Le Républicain lorrain)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.