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Disparition d’Estelle Mouzin : des fouilles relancent la piste Fourniret


Michel Fourniret, 76 ans, est déjà condamné deux fois à la réclusion à perpétuité, dont la dernière le 16 novembre dernier. (archives AFP)

Le tueur en série Michel Fourniret est-il impliqué dans la disparition d’Estelle Mouzin, neuf ans, en Seine-et-Marne en 2003 ? Des fouilles ont repris lundi au domicile de l’ex-épouse de « l’ogre des Ardennes », relançant une piste plusieurs fois explorée, sans succès jusqu’ici.

« Une campagne de fouilles a repris lundi dans cette affaire », a indiqué mardi la procureure de Meaux Dominique Laurens, ajoutant que des militaires spécialisés participaient aux recherches. Les fouilles ont lieu chez la deuxième épouse de Michel Fourniret, à Clairefontaine dans les Yvelines, a précisé une source proche de l’enquête.

Le domicile de cette proche du tueur en série, condamné deux fois à perpétuité pour les meurtres de huit jeunes femmes, avait déjà été fouillé en septembre, sans résultat. A l’époque, « nous n’avions pas pu tout vérifier et nous n’avions pas cette unité spécialisée à nos côtés qui nous permet de faire des recherches plus approfondies », a expliqué la procureure. « Ce sont des fouilles d’importance, la dernière fois ce n’était que du repérage », a assuré Me Didier Seban, l’un des avocats du père d’Estelle Mouzin. « C’est un moment important pour nous, ça fait des années qu’on se bat pour que la piste Fourniret soit travaillée », a ajouté Me Seban.

L’hypothèse de l’implication de « l’ogre des Ardennes » dans la disparition d’Estelle Mouzin un soir de janvier 2003, alors qu’elle rentrait de l’école à Guermantes, a été plusieurs fois été explorée, sans succès. Pour l’avocat, la zone où se déroulent les recherches est un lieu « central » dans le parcours du tueur en série : « le domicile se trouve à 50 mètres de l’endroit où il a tué Farida Hammiche », a souligné Me Sebban. Michel Fourniret, 76 ans, a été condamné le 16 novembre une deuxième fois à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de cette femme d’un ex-codétenu, afin de s’emparer du trésor du « gang des postiches ». Il avait déjà été condamné une première fois à la perpétuité en 2008 pour les meurtres de sept jeunes femmes.

Des « aveux en creux »

Dans l’affaire Estelle Mouzin, la piste Fourniret a été une nouvelle fois relancée en février, alors que le tueur en série a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes disparues dans les années 90 dans l’Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. C’est à ce moment-là que le tueur en série a livré des « aveux en creux » sur son implication dans la disparition d’Estelle Mouzin, avait estimé à l’époque Corinne Herrmann, autre avocate du père de la fillette, demandant que la piste soit de nouveau explorée. Début 2007, la police avait une première fois mis « l’ogre des Ardennes » hors de cause dans cette affaire.

Six ans plus tard, l’expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n’avait pas non plus permis de trouver de traces d’Estelle. L’avocat de Michel Fourniret avait alors rappelé que son client niait tout lien avec l’affaire.

Estelle Mouzin a disparu le 9 janvier 2003 vers 18h30 alors qu’elle rentrait de l’école. Son père, bottes en caoutchouc aux pieds, avait arpenté sans relâche les environs de Guermantes, après la disparition de la benjamine de ses trois enfants. Il avait ensuite fait connaître à la France entière le visage d’Estelle, par des affiches placardées dans les lieux publics, les aéroports, les bureaux de Poste ou les couloirs du métro parisien.

Fin 2017, l’hypothèse d’une implication de Nordahl Lelandais, soupçonné d’avoir enlevé et tué la petite Maëlys, avait été « vérifiée » et « la porte avait été refermée », avait indiqué une source policière. Pour autant, « on ne fermera jamais le dossier Estelle Mouzin. On reçoit des courriers toutes les semaines » de gens qui se présentent comme des témoins, avait-elle ajouté.

LQ/AFP

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