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Fermier agressé à Berg : ils visaient l’argent, pas le cochon


Les agresseurs s'intéressaient plus aux économies de la victime qu'à son bétail. (illustration Hervé Montaigu)

Trois individus avaient brutalement agressé un quinquagénaire dans sa ferme, à Berg, dans la nuit du 21 au 22 avril 2014. Depuis lundi, ils comparaissent devant la chambre criminelle.

« Je me trouvais devant mon ordinateur. Quand, d’un seul coup, j’ai entendu mon chien aboyer comme je ne l’avais jamais entendu. J’ai tout de suite pensé à un cambriolage. Car deux jours avant, on avait abattu un cochon. La viande se trouvait dans le congélateur», se souvient la victime, âgée aujourd’hui de 59 ans. En descendant dans la cour de ferme, le quinquagénaire s’était retrouvé face à trois hommes armés d’une barre de fer. «J’ai essayé de me défendre. Mais je me suis tout de suite retrouvé par terre où on m’a roué de coups.»

Toujours selon le témoignage livré, lundi après-midi, par la victime, les trois hommes étaient cagoulés. Rapidement, on lui aurait ligoté les mains dans le dos. Plus tard, on l’aurait également menacé avec un couteau en lui demandant où il gardait son argent et son or. Du portefeuille du quinquagénaire, les braqueurs avaient tiré une cinquantaine d’euros avant de s’emparer de la boîte sur l’armoire contenant l’argent destiné à payer des ouvriers. Dans un coffre-fort, ils avaient trouvé un collier en or avec des brillants. Outre la somme d’argent liquide ayant disparu, estimée entre 200 et 1 000 euros, le butin comportait également une montre de communion, une chevalière en or… et quelques pesos philippins, francs suisses et zlotys polonais.

Avant de s’enfuir, les braqueurs avaient scotché leur victime sur un fauteuil. Elle avait réussi à se libérer et à appeler la police. «À notre arrivée, il avait encore du ruban adhésif orange autour du cou et son bras droit était bien enflé», raconte l’un des policiers dépêchés à l’époque sur le lieu du crime.

Identifiés par leurs traces ADN

C’est finalement les traces ADN retrouvées sur des morceaux de gants en latex et une bande adhésive sur le lieu du crime qui ont permis d’identifier deux des hommes. Pour le prévenu Mihail M. (37 ans), c’était en avril 2015. Ce dernier se trouvait à l’époque déjà en prison à Schrassig. En octobre 2015, c’est Florin S. (42 ans) qui avait été identifié à son tour. Il avait été extradé de Roumanie fin mars 2016. Enfin, le troisième homme, Zoltan G. (23 ans), avait été arrêté début novembre 2016 en Roumanie (lire ci-contre). Sur les trois prévenus, seul Mihail M. conteste toujours avoir participé au braquage de la ferme à Berg.

La chambre criminelle a commencé par entendre la version du prévenu Florin S. Le quadragénaire a tenté de minimiser son rôle. Il conteste avoir roué de coups la victime. Il n’aurait pas non plus vu la barre en fer et le couteau évoqués par la victime. Enfin, il n’aurait pas porté de cagoule. À l’époque, il vivait au camping de Steinfort, comme Mihail M. et Zoltan G. Le 21 avril 2014, ce dernier leur aurait dit qu’il avait travaillé pour un homme qui lui devait 1 500 euros. Lors de leur expédition à Berg, il s’agissait de lui demander cet argent. «Moi je n’ai rien volé, a insisté le prévenu à la fin de son audition. J’ai fait une erreur. Je demande pardon à la victime.» Les deux autres prévenus sont entendus ce mardi après-midi.

La victime réclame aujourd’hui 5 000 euros pour le préjudice moral.

Fabienne Armborst

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