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Marabout poursuivi pour escroquerie et abus de faiblesse : il écope de deux ans ferme


"Le prévenu a abusé de l'état de faiblesse d'hommes désespérés en 2013", avait soulevé le parquet lors du procès. (illustration AFP)

Le quadragénaire écope également d’une amende de 2000 euros. Et il doit rembourser une victime à hauteur de 20 000 euros au titre du préjudice matériel.

«Je n’ai jamais été un grand voyant médium.» Jusqu’au bout le quadragénaire, originaire de Guinée, avait nié avoir empoché le moindre centime en jouant au marabout. Karamba D. (41 ans), qui habite aujourd’hui à Poitiers (F) a passé quatre mois en détention préventive avant de bénéficier d’une remise en liberté provisoire sous caution.

Ce jeudi matin, le tribunal correctionnel a reconnu sa culpabilité pour une partie des faits qui lui étaient reprochés en 2013. Il écope ainsi de deux ans de prison ferme et d’une amende de 2000 euros.

Trois victimes avaient exposé leur histoire lors du procès : un ouvrier forestier, un chauffeur de camion et un retraité. Totalement désespérés, ils pensaient résoudre leurs problèmes personnels avec des séances spirituelles. Via une petite annonce, ils avaient contacté un marabout. Antonio* (41 ans) pensait ainsi sauver son mariage, Pedro* (59 ans) s’inquiétait de la chute des résultats scolaires de ses filles et José* (78 ans) avait des problèmes avec sa femme. Si José s’est fait escroquer 290 euros et Pedro n’a jamais revu ses 15 400 euros, Antonio a perdu au total autour de 40 000 euros… Et sa femme, il ne l’a jamais récupérée.

Au final, le tribunal correctionnel s’est juste déclaré compétent pour reconnaître la demande d’indemnisation d’une victime. Il doit lui verser 20 000 euros au titre du préjudice matériel.

La peine prononcée se situe en partie en dessous des réquisitions du parquet. Ce dernier demandait trois ans de prison et une amende appropriée contre le prévenu qui a déjà un casier judiciaire en Belgique pour une affaire d’escroquerie.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.

*Les prénoms ont été modifiés.

Fabienne Armborst

 

Retrouvez l’intégralité de cet article dans Le Quotidien de vendredi 30 mars 2018.

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