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Menaces à la fourchette : 15 mois avec sursis pour l’ancien boucher-désosseur


Les deux conjoints prétendent que leur relation est sur la bonne voie. (illustration AFP)

Il a été expulsé du domicile conjugal. Il a reçu un avertissement du parquet. Cela ne lui a pas suffi. Fin février, un ancien boucher-désosseur s’est donc retrouvé devant le tribunal correctionnel.

Le couple, la cinquantaine, vit toujours sous le même toit à Howald. Tous les deux prétendent que leur relation est sur la bonne voie. «Je pense que nous avons tous fait des efforts. On a des billets d’avion pour partir le 28 mars au Portugal», avait entre autres déclaré madame lors du procès. «Je veux bien. Mais là on est en train de voir ce qu’il a fait», l’avait rapidement coupée la présidente de la 9e chambre correctionnelle. En 2017, madame avait déposé pas moins de cinq plaintes.

Détention illégale, coups et blessures, menaces, injures, endommagement de vêtements… la liste des infractions reprochées en dit long sur les hauts et les bas que le couple a traversés. Ils se sont rencontrés à l’automne 2016. Le premier incident remonte au 24 juillet 2017. Ce jour-là, monsieur avait enfermé madame pendant une bonne dizaine de minutes dans la salle de bains où il l’avait poussée contre le mur. Le dernier fait rapporté à la police, c’était en octobre 2017.

«Autrefois, j’étais boucher-désosseur de métier. Je n’ai pas encore perdu la force que j’avais. Je ne l’ai pas retenue pour lui faire mal ou peur. Mais parce qu’elle avait bu, je voulais éviter qu’elle prenne la voiture», s’était défendu le prévenu (54 ans) à la barre.

«Elle m’a énervé»

Le quinquagénaire, qui est aujourd’hui chauffeur de taxi, avait reconnu, avoir proféré des injures : «Quand on est énervé, ça sort…» «J’étais un peu jaloux, avait-il concédé. Mais elle aussi.» Il contestait toutefois avoir voulu jeter madame par-dessus le balcon.

«Et la fourchette que vous auriez pointée en sa direction en lui disant que vous alliez lui piquer les yeux ?», l’avait interrogé la présidente. – «Je ne me rappelle pas. Ce n’était pas mon intention de le faire.» La présidente avait insisté : «Et les deux crachats au visage ?» – «Peut-être. Un jour quand j’étais dépassé…»

Enfin, le parquet lui reprochait d’avoir endommagé plusieurs vêtements de sa conjointe. – «Elle m’a énervé de telle façon que j’ai arraché sa blouse.» «La deuxième fois, c’était après qu’elle avait coupé mes chemises avec les ciseaux…», avait-il précisé.

Mardi après-midi, le tribunal l’a condamné à 15 mois de prison avec sursis et une amende de 1 000 euros. Placé sous le régime du sursis probatoire pour la durée de trois ans, il a l’obligation de faire un suivi psychologique ou psychiatrique en vue de traiter sa jalousie et son agressivité. À noter que la peine prononcée est plus lourde que les neuf mois requis par le parquet. Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.

Fabienne Armborst

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