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Ouvrier mort à Leudelange : « Il aurait fallu le sortir de cette chaleur »


(photo DR)

Mercredi, au procès de l’accident du travail mortel dans la cheminée de l’usine d’incinération de Leudelange, la parole était au médecin légiste. Selon lui, l’ouvrier a bien été « victime d’un coup de chaleur ».

L’expert allemand avait effectué l’autopsie de la victime quelques jours après l’accident du travail mortel survenu le 27 juillet 2009. L’employé d’une firme allemande âgé de 38 ans était mort dans la cheminée du site de l’usine d’incinération des déchets du Sidor à Leudelange, alors qu’il effectuait des travaux de maintenance à l’intérieur de cet équipement de près de 80 mètres de haut.

Pendant ces opérations en hauteur, il était en contact régulier avec un collègue resté à terre quand soudain ce dernier n’a plus reçu de réponse. L’employé était décédé sur la plateforme après l’arrivée des secours.

Lire aussi : Leudelange : l’ouvrier était mort dans la cheminée à 60°C

 

En se basant sur les rapports du cardiologue de la victime datant de 2008, le médecin légiste a indiqué, mercredi, lors de la deuxième journée du procès, que le trentenaire ne présentait pas de maladie cardiaque. Et si l’autopsie n’a pas permis à l’expert de clarifier la cause de la mort du trentenaire, il a néanmoins pu écarter l’hypothèse d’un infarctus.

L’enquête avait révélé qu’au moment de l’accident, la température dans la cheminée tournait autour des 60  °C. Le collègue qui avait rejoint le trentenaire à 60  mètres de hauteur avait témoigné que ce dernier ne pouvait alors plus saisir quoi que ce soit avec ses mains.

«Manifestement, c’était un coup de chaleur»

En se basant sur la température à l’intérieur de la cheminée et les symptômes de la victime décrits par le collègue et les secours, le médecin constate  : « Manifestement, il a été victime d’un coup de chaleur. Il aurait fallu le sortir de cette chaleur. » Mais à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, cela était compliqué. Après son arrêt circulatoire, le trentenaire n’avait finalement pas pu être réanimé.

Au tribunal correctionnel qui lui demande si l’accident aurait pu être empêché si l’ouvrier avait emporté de l’eau en grimpant en haut de la cheminée et en buvant régulièrement, l’expert a répondu  : « Peut-être cela aurait-il retardé l’accident. Mais je ne peux pas dire quelle quantité de liquide il a perdu .»

Le procès se poursuit ce jeudi après-midi avec l’audition de trois autres témoins, dont le collègue qui intervenait avec la victime le jour de l’accident à Leudelange.

Fabienne Armborst

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