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Tags à la Philharmonie : la craie ça craint aussi


Les six jeunes avaient été aperçus en train de dessiner à l'aide de bombes des inscriptions devant la Philharmonie. (Illustration Hervé Montaigu)

Le collectif Richtung 22 est en colère : son action devant la Philharmonie a subi l’outrage de la police.

Ils sont vexés… et remontés. Les membres du collectif Richtung 22 ont pris la plume, hier, pour protester contre le traitement de leur action dans les médias effectuée la veille de la fête nationale et qui a terminé à la rubrique faits divers, tel un vulgaire acte de vandalisme. Dans la nuit du 22 au 23 juin, six jeunes étaient aperçus en train de dessiner à l’aide de bombes des inscriptions au niveau de la Philharmonie.

Comme nous l’évoquions mercredi, ces personnes avaient été rapidement interrompues dans leur besogne nocturne par des patrouilles de la police grand-ducale. Les agents leur avaient alors demandé de nettoyer leur graffiti avec seau et balai. Comme ils n’y arrivaient pas, les sapeurs-pompiers professionnels avaient été appelés en renfort pour laver à grande eau les slogans, «de gauche» selon la police grand-ducale, inscrits sur le sol et sur le mur du parking souterrain de l’institution. Le ménage fut rapidement fait et les célébrations de la fête nationale avaient pu se poursuivre sans fausse note à la Philharmonie quelques heures plus tard.

Cinq patrouilles envoyées sur place

Hier, le collectif Richtung 22 est monté au créneau pour préciser que sa démarche ne se réduisait pas à celle de graffeurs boutonneux et adeptes de vandalisme comme le laissait penser, selon eux, le compte rendu d’intervention de la police diffusé par les médias. Via leur site Facebook, ces jeunes militants ont souligné qu’ils avaient voulu transformer les paroles de l’hymne national pour lancer une discussion autour des résultats du dernier référendum. Ils regrettent que les policiers n’aient pas particulièrement perçu la finesse de leur discours.

À la décharge des agents, il faut dire qu’à 2h30 dans la capitale, la veille d’une fête nationale, ils avaient peut-être d’autres chats à fouetter que de se lancer dans un débat sur le concept des happenings politiques dans l’espace public ou d’échanger sur la situation politique luxembourgeoise post-référendum à travers cette mise en abyme irrévérencieuse devant la Philharmonie.

Hier, Richtung 22 a aussi précisé que le groupe a utilisé des sprays projetant de la craie et non de la peinture… la craie étant facilement nettoyable. Le communiqué de la police relatant les événements a en effet omis cette précision. La personne qui a rédigé le compte rendu n’avait pas été informée de la nature du produit dans ces aérosols, a-t-on appris hier. Les jeunes militants passeront-ils l’éponge ? Pas sûr…

Les membres du collectif Richtung 22 regrettent également qu’autant de patrouilles de police aient convergé sur les lieux au moment des faits. «C’est une procédure normale», expliquait hier le service communication de la police grand-ducale.

Cette nuit-là, l’alerte a été donnée par le gardien de la Philharmonie qui a contacté les forces de l’ordre. Il a dit que six jeunes faisaient des graffitis devant le bâtiment et de nombreuses patrouilles ont été envoyées sur place, cinq selon les militants, afin de pouvoir «interpeller» tous les suspects.

Selon un porte-parole de la police, quand plusieurs personnes sont impliquées dans un fait signalé (bagarre, grivèlerie…), il y a toujours plusieurs patrouilles qui se rendent sur les lieux «par mesure de sécurité». Hier, la police n’était pas prête à s’excuser pour cette folle nuit devant la Philharmonie qui s’est terminée par une distribution de procès-verbaux.

Laurent Duraisin

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