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Un cafetier de Niederkorn poursuivi pour viol sur ses serveuses


Les deux victimes travaillaient comme serveuses dans le café du quadragénaire à Niederkorn. (illustration DR)

Les faits reprochés à cet ancien patron de café, route de Longwy à Niederkorn, remontent aux années 2010 et 2011.

« Ce n’est pas vrai. » Lors de sa première prise de position devant la chambre criminelle mardi, le prévenu de 49 ans a contesté les attentats à la pudeur, la séquestration et les viols. L’expert a toutefois qualifié les déclarations des deux victimes présumées de «crédibles et authentiques». À l’époque, toutes les deux travaillaient comme serveuses dans le café du quadragénaire à Niederkorn.

Le premier fait reproché au prévenu remonte au 25 juillet 2010. À la police, la serveuse de 19 ans avait déclaré avoir subi après la fermeture du café des attouchements et avoir été violée. Son patron l’aurait menacée de ne pas lui remettre l’argent dû.

Le deuxième série de faits concerne la période entre avril 2011 et août 2011. De l’enquête, il ressort que le patron aurait à plusieurs reprises abusé sexuellement d’une autre serveuse, âgée alors de 21 ans. Cette dernière habitait dans une chambre au-dessus du café. En lui enlevant régulièrement les clés, il l’aurait également empêchée de quitter l’établissement. «Le fait qu’elle ait fini par incendier la maison peut être interprété comme un appel à l’aide. Car les abus n’ont pas seulement eu lieu une seule fois», a interprété l’expert qui a examiné la jeune femme. Selon ce dernier, les deux anciennes serveuses souffrent toujours de symptômes post-traumatiques.

Pas moins de treize serveuses ayant travaillé dans le café du patron qui se trouve aujourd’hui sur le banc des prévenus ont été entendues au cours de l’enquête. Toutes sont nées à la fin des années 80 et au début des années 90. «Il espérait attirer des clients dans son café grâce à la présence de jeunes femmes», a rapporté l’enquêteur, mardi matin. Les témoins avaient confirmé que «le patron du café avait les mains baladeuses».

«Je voulais la sortir de là. Elle n’allait pas bien»

Selon l’expert psychiatre, le prévenu ne souffre d’aucune maladie psychiatrique, ni de troubles de personnalité. Mais il aurait une tendance à parler de manière péjorative des femmes. Devant l’enquêteur, le prévenu avait déclaré qu’en juillet 2010, c’est la serveuse qui a fait les avances, mais qu’il n’y aurait pas eu de pénétration.

En fin d’audience, la chambre criminelle a entendu le petit ami de l’époque de la serveuse qui vivait en 2011 au-dessus du café «Je voulais la sortir de là. Elle n’allait pas bien du tout. Elle travaillait pour trois fois rien. Et elle était enfermée.» Le témoin avait notamment constaté à l’époque que quand un client payait un verre à sa copine, le patron exigeait qu’elle s’assoie à côté de ce client. Deux à trois fois il avait appelé sa copine par téléphone pour qu’elle vienne le rejoindre. «Je n’ai pas de clef, je ne peux pas sortir», lui aurait-elle répondu. Le témoin ne se rappelle plus exactement quand elle lui avait parlé la première fois du viol. Mais il sait encore qu’après l’incendie, sa petite amie pleurait souvent le week-end et qu’elle s’était mise à boire.

Le procès se poursuit mercredi après-midi avec l’audition des deux victimes.

Fabienne Armborst

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