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Violences sexuelles dans le foot afghan : des « histoires de fantômes »


S'il nie les faits qui lui sont reprochés, l'ancien président de la Fédération afghane de football, Keramuddin Karim, il fait néanmoins l'objet de poursuites judiciaires et a été condamné par la Fifa le mois dernier. (Photo AFP)

L’avocat de l’ancien président de la Fédération afghane de football (AFF), Keramuddin Karim, a rejeté mercredi les accusations de violences sexuelles dont son client fait l’objet, les qualifiant d’histoires « de fantômes » alimentées par le mouvement #MeToo.

Keramuddin Karim a été le mois dernier reconnu coupable par la Fifa, l’instance dirigeante du football mondial, de violences sexuelles à l’encontre de joueuses et suspendu à vie par l’instance. Une enquête de la justice interne de la Fifa avait abouti à la conclusion que l’ancien président était « coupable d’avoir abusé de sa position et d’avoir sexuellement abusé de joueuses, en violation avec le Code d’éthique » de l’instance, pour des faits ayant eu lieu entre 2013 et 2018. L’intéressé, qui nie les faits, fait également l’objet de poursuites judiciaires dans son pays.

La solidité des preuves mise en question par l’avocat

Son avocat, le Néerlandais Ivo Sigmond, a indiqué mercredi avoir rencontré plusieurs joueuses à Kaboul et examiné les preuves avancées contre son client. « Ma conclusion à ce stade, à chaque fois que nous examinons une accusation (…), si vous regardez bien les faits, c’est une histoire complètement différente qui en sort », a-t-il dit lors d’un point presse à Kaboul. « On parle d’histoires de fantômes, des personnes anonymes qui portent des accusations », a-t-il lancé. Il a également critiqué la décision de la Fifa, mettant en cause la solidité des preuves.

On ignore où se trouve actuellement Keramuddin Karim, qui est interdit de quitter le territoire. Selon son conseil, il souffre de problèmes cardiaques et de douleurs aux genoux. Selon Ivo Sigmond, les poursuites contre son client s’apparentent à « un cauchemar (sur le thème) MeToo », en référence au mouvement mondial qui a vu de nombreuses femmes dénoncer des agressions sexuelles ou du harcèlement.

La joueuse afghane Khalida Popal, qui avait déclaré avoir recueilli auprès de ses anciennes coéquipières des témoignages de violences sexuelles, de menaces de mort et de viols, avait salué la sanction prononcée contre Keramuddin Karim mais estimé qu’il ne s’agissait que d’un « premier pas ».

LQ/AFP

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