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BGL Ligue : le championnat est-il joué ?


Samir Hadji tête basse, comme ses coéquipiers du Fola. Les signaux sont mauvais, le titre s'envole. (Photo Julien Garroy)

Le F91 compte désormais huit points d’avance sur son dauphin, le Fola. Le champion en titre peut-il vraiment remonter ça ?

Même en difficulté ces derniers temps, Dudelange gagne très souvent. Même supérieur, le Fola ne l’emporte pas toujours. Entre ces deux réalités bien ancrées cette saison, la marge d’erreur du club eschois est devenue intenable. Une fin programmée pour fin avril et leur rencontre au Galgenberg pour le compte de la 23e journée ?

Le discours en dit long

Il n’aura échappé à personne qu’avant (un peu) et après (beaucoup) le derby eschois, il a été question, au Fola, d’un changement majeur de paradigme. Alors qu’on a parlé pendant les trois premières semaines qui ont suivi la reprise de «jokers grillés» dans la course au titre, aujourd’hui, c’est au champ lexical de l’Europa League comme «objectif premier du club» que l’on se limite lorsque les micros sont ouverts. En clair, le champion en titre ne regarde plus devant, mais bel et bien derrière.

Mais c’est une simple précaution de langage. Elle est même un peu dérangeante, comme si le Fola enterrait ses ambitions de début de saison à la sauvette et s’en inventait de nouvelles ni vu ni connu. Sachant qu’effectivement le titre se joue invariablement depuis quatre ans entre le F91 et lui, il existait le risque évident de ne pas conserver le trophée, mais le Fola n’était visiblement pas préparé à dire qu’il l’avait perdu aussi tôt dans la saison. Se vanter aujourd’hui, après le nul à la Frontière, d’avoir fait un grand pas vers l’Europe est un aveu clair et qui semble définitif : plus personne n’y croit.

Le réalisme ne s’arrange pas

Jeff Strasser, dimanche soir, a eu le bon goût de ne pas en rajouter des caisses sur le sujet, mais il aurait eu le droit : trimbalé en deuxième période par une Jeunesse tout feu tout flamme, alors que lui-même sombrait corps et âme dans l’engagement, son Fola a raté le coche en première période. Il y a eu une volée de Hadji qui a fui le cadre, une tête de Bernard sur le poteau… comme il y avait eu plusieurs occasions gâchées à Rosport (1-1), une erreur sur une phase de jeu standard à la 89e et une dernière occasion expédiée sur la barre dans les arrêts de jeu. Ou comme s’il y avait eu un grand néant lors de la reprise à Mondorf.

Force est de constater que le Fola, deux fois, a mené au score sur ses deux derniers déplacements et qu’il a été repris deux fois dans le dernier quart d’heure, faisant preuve, par moments, de sautes de concentration derrière qu’on ne lui connaissait plus. Et d’une incapacité coupable, devant, à tuer tout suspense.

Ajouter que ces soubresauts majeurs ont eu lieu loin de ses bases est anecdotique, mais une donnée non négligeable du problème. Pour l’heure, le Fola n’a pris «que» 15 points sur 27 loin de chez lui (trois seulement sur les quatre dernières rencontres), alors qu’il tourne à 25 sur 27 au stade Emile-Mayrisch.

Encore un faux pas sur l’une des quatre sorties restantes (Progrès, Etzella, Rumelange, RFCU) et les hommes de Jeff Strasser boucleront leur pire saison à l’extérieur depuis 2012.

Enfin libres pour jouer la coupe

C’est un crève-cœur des cinq dernières saisons du Fola Esch : non seulement il n’a jamais remporté une seule édition de la Coupe, mais en plus il n’a jamais vu le stade Josy-Barthel. Éliminé une fois en demi-finales (2012), deux fois en quarts (2011 et 2015) et deux fois avant même le top 8 (2013 et 2014), il a plusieurs revanches à prendre.

En fait, le Josy-Barthel, il n’y a plus mis les pieds (hormis pour ses joutes européennes estivales, cela va de soi) depuis 1973 et une défaite en prolongations contre la Jeunesse (3-2), il y a 42 ans. Dernier succès en date dans cette épreuve : 1955. Soit plus de 60 ans aujourd’hui. Le Fola a de la patience puisqu’il lui aura fallu 73 saisons pour redevenir champion en 2013. Mais là, ça doit commencer à le démanger et il y a fort à parier qu’il mettra beaucoup de son énergie dans la réception de Strassen, dans un mois, au Galgenberg, qui était presque ce qui pouvait lui arriver de plus compliqué comme tirage. Il ne délaissera pas le championnat, cela va de soi, mais il lui apportera sans doute moins d’attention que si le titre restait une éventualité plausible. C’est bien le seul avantage qu’on puisse trouver aujourd’hui à ces huit points de retard.

Un sacre au Galgenberg ?

Le F91, hasard du calendrier, a désormais en ligne de mire ce qui pourrait s’apparenter à un passage symbolique de témoin, à savoir un sacre sur les terres de son dauphin, le 3 avril, à l’occasion de la 23e journée.

Les comptes sont assez vite faits. Il lui manque 16 points pour être mathématiquement assuré d’être sacré (lire ci-contre), et encore, puisqu’il s’agit du nombre de points minimum à prendre SI le Fola, de son côté, fait un sans-faute.

Dudelange va affronter successivement, durant tout son mois d’avril, la lanterne rouge qu’est le CSG, ce candidat au maintien qu’est Etzella, ces clubs n’ayant plus grand-chose à jouer que sont le RFCU et Rumelange. Un douze sur douze n’est pas à exclure. Si le Fola, de son côté, n’a pas encore craqué une nouvelle fois, les hommes de Leflochmoan auraient alors une balle de match lors du choc du 30 avril, sur la pelouse du champion en titre. Un succès et s’en serait alors fini pour de bon.

Julien Mollereau

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