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L’OL veut voir Christopher Martins en Ligue 1


Formé lui-même à Lyon, Stéphane Roche a vu défiler ces dernières années des joueurs comme Anthony Martial, Nabil Fekir, Clinton Njie, Jordan Ferri, Corentin Tolisso... (Photo : OL Web)

Stéphane Roche, directeur du centre de formation de l’Olympique Lyonnais, explique pourquoi le club a fait signer un contrat professionnel à son Luxembourgeois Christopher Martins (18 ans).

Christopher Martins semble en très grosse forme en ce début de saison à l’OL. À quoi est-ce dû ?

Stéphane Roche : C’est vrai qu’il est sur une bonne dynamique. Pourtant, il a fait une préparation mitigée.

À cause de la blessure à la cheville du début d’année?

Non. C’est juste qu’il pensait que ça allait être plus facile que ça, que le fait qu’il ait signé son contrat pro allait changer la donne. Bah non, si on juge qu’il faut le mettre sur le banc de la CFA, il va sur le banc de la CFA. Au club, il n’est pas tout seul. Il a eu un retour de sélection compliqué (NDLR : fin mars, durant le stage de préparation du match amical face à la Turquie, Luc Holtz a invité Martins à rentrer chez lui. Le joueur aurait eu le tort de se présenter deux fois en retard à des rendez-vous dans la même journée). À la suite de cet incident, il y a eu une remise en cause.

Comment avez-vous géré cette situation? Est-on plus indulgent avec un joueur qui vient de signer un contrat pro ou, au contraire, plus dur?

Il a fallu lui parler. Non, vraiment, on n’était pas contents. Il n’a pas eu une attitude exemplaire. Il a fallu faire de la pédagogie. L’objectif, c’est de le faire progresser. Après, pour la manière, on voit s’il faut être ferme ou ne pas l’être. Pour le coup, oui, il a été sanctionné. Quand il joue au Luxembourg, il représente aussi l’Olympique Lyonnais, et son comportement ce jour-là ne fait pas partie de ce qu’on cherche à inculquer aux jeunes.

A-t-il une personnalité si difficile à gérer?

Non. Il a un bon et un mauvais caractère à la fois. Il y a toute une approche qu’il doit avoir pour rendre sa personnalité plus efficace. Ça passe, par exemple, par la préparation des entraînements. Le foot, ce n’est pas simplement se donner à fond le jour du match.

Comment fonctionnez-vous avec Luc Holtz?

À chaque fois que Christopher rentre de sélection, on fait un point avec Luc Holtz pour savoir où il en est. Et quand il est à Lyon, j’ai un contact régulier avec lui pour le tenir au courant de son évolution, de sa forme.

En octobre dernier, Christopher a signé un contrat professionnel longue durée (trois ans plus deux en option). Sur les quatre joueurs de votre centre de formation qui ont paraphé ce contrat, il est le plus jeune, le seul de la génération 1997. Pourquoi ce timing?

C’est important d’être dans un club où la formation a un sens, de pouvoir se projeter dans une équipe première forte. Nos jeunes peuvent s’imaginer vivre de gros moments de leur carrière à Lyon. Pour ce qui est du timing, d’une manière générale, on préfère signer un contrat professionnel quand le joueur a mis les pieds dans l’équipe pro. Malheureusement, on ne peut pas toujours le faire…

À cause du risque de se faire piller par des clubs étrangers?

Je ne le formule pas comme ça, mais l’époque y est pour quelque chose, oui. Ça et les règlements. Pour ce qui est de Christopher, je ne dis pas qu’il ne mérite pas son contrat puisqu’il est international A et que peu importe le pays, que ce soit la France ou le Luxembourg, on parle d’un certain niveau. Mais ce n’est pas parce qu’on a un contrat pro qu’on a les mêmes droits qu’un joueur qui est déjà pro. Je le répète : il peut encore débuter des matches de CFA sur le banc. La qualité des meilleurs, c’est de ne pas reproduire leurs erreurs.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de lui offrir ce contrat?

On a évalué le potentiel sur les prochaines saisons. On a la certitude que, logiquement, il intègrera le groupe pro et y restera. Mais pour ça, le talent seul ne suffit pas.

Y a-t-il un protocole particulier le jour de la signature d’un contrat professionnel?

C’est toujours un moment particulier dans une carrière. Il ne faut pas minimiser cette signature. À Lyon, on apprécie quand ça se passe comme ça s’est passé avec Christopher. Il y avait des membres de sa famille, des personnes qui le représentaient (NDLR : des agents) et des dirigeants du club. On aime quand tout le monde est concerné par ce qu’il se passe et ça a été le cas.

Qu’est-ce que vous aimez par-dessus tout dans le footballeur qu’il est?

Il aime le jeu. Il a une capacité à être en permanence dans la continuité du jeu. Il attaque, il défend, il fait tout. Il est en train de prendre le jeu à son compte de plus en plus régulièrement, avec des moyens athlétiques et de courses intéressants et une technique très bonne épisodiquement et parfois, dans le même match, moins juste.

Pourquoi n’a-t-il toujours pas goûté aux entraînements du groupe d’Hubert Fournier en Ligue 1?

Il en a eu l’occasion pourtant… En fait, à chaque parenthèse internationale, des joueurs montent avec les pros. Or Chritsopher est international. Ce qu’il gagne en sélection, il le perd un peu à Lyon. Enfin attention, le temps qu’il passe avec le Luxembourg est loin d’être du temps de perdu.

Le poste de milieu relayeur qu’il occupe à Lyon est-il son poste définitif?

Nous, en tout cas, on le voit comme un milieu axial. On constate qu’il progresse : il a de plus en plus d’influence sur le jeu. En sélection, il est utilisé comme joueur de couloir. C’est très bien, ça fait une corde en plus à son arc. Savoir jouer à un autre poste, ça ne peut pas faire de mal.

Dans quels domaines doit-il le plus progresser?

Dans la régularité. C’est comme un pianiste. Pour qu’il finisse par produire quelque chose d’harmonieux tous les jours, il doit répéter ses gammes. Eh bien Christopher, c’est pareil. Ce qui est important pour lui, c’est le quotidien. Tactiquement aussi, il a encore des choses à assimiler.

Quels sont les objectifs qu’il doit se fixer?

On a l’ambition que ce soit un joueur qui s’impose chez les pros. L’objectif, c’est qu’il joue en Ligue 1 en 2016. D’abord en faisant des séquences d’entraînement avec les pros et pourquoi pas des bancs en Ligue 1. Puis faire la préparation complète avec eux l’été prochain. C’est simple : le joueur a tout le temps les clés. Moi, je suis convaincu que ça va marcher. Il a encore deux marches à gravir : faire une grosse saison en CFA et bien s’intégrer chez les pros.

Christopher vient d’avoir son permis de conduire, une voiture, un appartement… Cette autonomie peut-elle expliquer sa bonne phase?

C’est un classique du joueur dont l’autonomie se met en place. Il y a un coup d’accélérateur qui saute aux yeux.

Le résultat que vous êtes en train d’obtenir avec Christopher Martins a-t-il intensifié les relations entre l’OL et le Luxembourg?

On aimerait bien rééditer ce qu’on est en train de faire avec d’autres Luxembourgeois. Malheureusement, on ne peut pas être partout. On en avait repéré un qui nous plaisait beaucoup mais au niveau de l’âge, ça ne collait pas. L’idéal, c’est d’avoir 16 ans. Notre but, c’est que Christopher puisse être un référent, que d’autres Luxembourgeois nous rejoignent en le voyant comme un exemple. On a aussi un Norvégien (NDLR : Ulrik Jenssen) avec qui on aimerait faire la même chose.

Matthieu Pécot

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