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Affaire Grégory : les trois gardes à vue prolongées, l’audition des grands-parents terminée


C'est dans ces eaux froides de la Vologne que le corps de Grégory avait été retrouvé au soir du 16 octobre 1984. (photo AFP)

Les gardes à vue de trois membres de la famille Villemin, interpellés mercredi dans les Vosges dans le cadre de l’affaire Grégory, ont été prolongées jeudi matin. L’audition des grands-parents paternels s’est terminée dans la soirée de mercredi.

Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin, sa femme Jacqueline ainsi qu’une belle-sœur du père de Grégory, Ginette Villemin, ont été arrêtés mercredi matin par les gendarmes de la section de recherches de Dijon, avant d’être transférés dans la capitale bourguignonne pour y être interrogés. Les grands-parents du petit garçon, Monique et Albert Villemin, ont pour leur part été entendus en audition libre mercredi à leur domicile dans les Vosges, en raison de leur âge et leur état de santé.

Ces cinq interpellations dans le cercle familial relancent une affaire des plus énigmatiques de l’histoire criminelle depuis la découverte du cadavre de Grégory Villemin, 4 ans, au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux froides de la Vologne. De source proche du dossier, les enquêteurs devaient « entrer dans le dur » jeudi, après avoir mis en place les auditions la veille. Des perquisitions ont eu lieu chez les suspects. Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d’appel de Dijon, dont la chambre de l’instruction est chargée du dossier, a confirmé jeudi matin que les personnes interrogées « étaient toujours en garde à vue ». Il devrait tenir une conférence de presse dans l’après-midi.

Vers la vérité

« C’est un pas de géant sur le chemin de la vérité », s’était félicité mercredi soir l’avocat des époux Villemin, Me Thierry Moser, se disant « très confiant du succès des investigations ». L’enquête, plusieurs fois relancée, avait d’abord soupçonné Bernard Laroche, finalement remis en liberté le 4 février 1985. Convaincu de sa culpabilité, Jean-Marie Villemin l’avait abattu d’un coup de fusil de chasse. Il a été condamné pour ce meurtre à 4 ans de prison en 1993. En juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert opérait un spectaculaire revirement, portant ses soupçons vers la mère de Grégory, Christine Villemin, qui sera innocentée en 1993 au terme d’un non-lieu retentissant.

Au cours des investigations, les enquêteurs se sont notamment penchés sur un mystérieux corbeau ayant revendiqué le meurtre en invoquant une « vengeance », en particulier dans une lettre postée apparemment avant la découverte du corps. Le dossier, qui comporte 12 000 pièces, a été rouvert en 1999, puis en 2008, pour tenter de confondre d’hypothétiques traces d’ADN sur les scellés. Depuis, 400 prélèvements ont été effectués, une centaine de témoins ont été interrogés et près de 2 000 courriers anonymes ont été analysés en détail.

Le Quotidien/AFP

Jean-Marie Villemin a vu le juge d’instruction

Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, a été reçu mercredi par le juge d’instruction chargé de l’enquête. « Le juge d’instruction a reçu à Dijon M. Villemin mercredi après-midi pour aborder avec lui le dossier », ont expliqué des sources proches de l’enquête.

Parmi les personnes en garde à vue, on retrouve Marcel Jacob – l’oncle de Jean-Marie Villemin- qui avait notamment été soupçonné d’être le corbeau, de même que son épouse, désignée par des expertises graphologiques. L’incertitude planait sur son emploi du temps au moment du meurtre. Mais il n’a jamais été inquiété judiciairement.

« Mes sentiments et les sentiments de Christine et Jean-Marie qui étaient assis à mes côtés aujourd’hui dans le bureau de la présidente de la chambre d’instruction, hé bien nous éprouvons beaucoup de satisfaction et je dirais même d’admiration pour le travail colossal réalisé par les gendarmes », avait déclaré mercredi à Dijon l’avocat du couple, Me Thierry Moser.

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