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Cattenom : le courant a du mal à passer avec le Luxembourg


Les évènements de ces derniers jours ravivent les velléités du Luxembourg de faire fermer le site de production nucléaire mosellan. (Photo : RL)

Les fausses alertes à répétition à la centrale ont fait réagir du côté du Grand-Duché. Les élus écologistes et les associations antinucléaires montent au créneau pour demander plus de transparence à la direction de la centrale nucléaire.

Une nouvelle fois, le centre nucléaire de production électrique de Cattenom est taxé de manque de transparence dans sa politique de communication. Le Luxembourg est celui des voisins frontaliers qui a le plus fortement réagi après les deux évènements survenus la semaine dernière et ce lundi : d’abord le déclenchement, qualifié d’intempestif, d’une balise de détection d’éléments radioactifs sur la tranche 1 la semaine dernière, qui sera requalifié plus tard en alerte sur la mise en route d’une pompe sur le circuit primaire; puis un déclenchement d’une autre balise sur un chantier de la tranche 3, où travaillaient des intervenants.

Les élus écologistes luxembourgeois Josée Lorsché et Henri Kox (déi gréng) ont posé, dès lundi soir, une question parlementaire urgente à l’adresse de leurs ministres de l’Environnement et de la Santé, Carole Dieschbourg (déi gréng) et Lydia Mutsch (LSAP), afin de les sensibiliser à ces incidents. Puis le réseau d’associations, à la tête desquelles le comité national d’action contre le nucléaire, a emboîté le pas.

Un de ses représentants, Roger Spautz, est prêt à admettre que ces deux évènements peuvent apparaître comme «mineurs». Mais il regrette qu’aucun élément d’information n’ait été communiqué de l’autre côté de la frontière.

Une «communication graduée»

«La centrale de Cattenom, ce n’est pas une usine de chocolat», image-t-il, «son objectif est de rassurer». Et surtout «de fonctionner de façon 100 % sécurisée». Chaque semaine, la centrale nucléaire mosellane édite un bulletin d’information baptisé Éclairage hebdo, dans lequel elle évoque son actualité, tant sa production que ses communiqués de sûreté nucléaire. «Pas suffisant», pour Roger Spautz. «On devrait être mis au courant immédiatement», objecte-t-il. À Cattenom, on assure «que ne pas communiquer tous les jours ne veut pas dire non-transparence. Nous avons une politique de communication graduée. Les interlocuteurs locaux sont prévenus au quotidien, les autres suivant l’importance des évènements. Et tous de façon hebdomadaire.»

Roger Spautz, par ailleurs chargé de campagne nucléaire chez Greenpeace Luxembourg, pose enfin une question : «Qu’en sera-t-il si ces fameuses balises censées détecter les éléments radioactifs ne se déclenchaient pas au moment d’une fuite?»

«Il y a trois barrières de protection sur les bâtiments réacteurs», répond-on à Cattenom : «Le premier est la gaine de métal qui enserre les crayons combustibles, le deuxième est le circuit primaire en tant que tel, et le troisième est l’enceinte étanche du bâtiment.»

Pas sûr que ce rappel de la fiche technique du bâtiment réacteur rassure le Grand-Duché, que l’on sait favorable à la fermeture pure et simple de la centrale nucléaire mosellane.

Emmanuel Correia (Le Républicain lorrain)

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