Accueil | Grande Région | Grand Est : Masseret persiste malgré les rappels à l’ordre

Grand Est : Masseret persiste malgré les rappels à l’ordre


"Vous me voyez là ? Eh bien vous me verrez la semaine prochaine !", a lancé Jean-Pierre Masseret aux médias. (Photo AFP)

Le candidat du PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Jean-Pierre Masseret, a réaffirmé lundi matin qu’il ne comptait pas se retirer pour faire barrage au Front national, malgré les rappels à l’ordre de l’état-major socialiste.

Interrogé sur sa réaction aux déclarations de Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS, Jean-Pierre Masseret a répondu par SMS : « Pas de retrait pour moi ». Cambadélis venait d’affirmer que Masseret devrait se retirer. « C’est une décision du Bureau national (du PS de dimanche soir, NDLR). Il devra la respecter. Point », a-t-il dit sur RTL.

Le candidat socialiste, avec un score de 16%, largement devancé par le FN (36%) et Les Républicains (25,8%), a écarté dimanche soir un éventuel retrait ou une fusion avec la droite au deuxième tour. Jean-Pierre Masseret, 71 ans, président sortant du conseil régional de Lorraine et sénateur de Moselle, devait se réunir à 10h30 avec toutes les têtes de liste PS de la région – une réunion prévue de longue date.

Lâché par sa famille politique

Un point de presse était aussi prévu à 12h30 à son QG de Maizières-lès-Metz. Plusieurs ténors socialistes du Grand Est se sont désolidarisés de Masseret : c’est le cas du président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle Mathieu Klein et des maires socialistes de Strasbourg, Roland Ries, et de Metz, Dominique Gros.

Refusant d’abandonner « le terrain en rase campagne », Jean-Pierre Masseret s’est justifié dimanche en estimant que les appels à son retrait étaient « un manque de respect par rapport à ce que je suis, par rapport au programme que j’ai porté, par rapport à ce que j’ai à faire vis-à-vis de mes concitoyens ».

Le Premier secrétaire du PS a justifié le retrait car « le FN développe une thèse selon laquelle il faut séparer les Français » et développe « un ostracisme des musulmans ». « Vous avez entendu parler Marine Le Pen du chômage ? La seule chose qui a été répétée, ce sont les attaques contre les musulmans, le fonds de commerce du Front national, c’est la division de la France », a souligné Jean-Christophe Cambadélis. « Il n’y a pas de magouilles puisqu’il n’y a pas de fusion, on ne défend pas nos postes », a-t-il encore insisté.

Sur le même sujet : Le FN en tête à 36% dans le Grand Est, le PS exclut toute fusion

Pas « d’étiquette socialiste » si Masseret se maintient

En cas de maintien au second tour, la tête de liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne ne pourra pas avoir « l’étiquette socialiste », a prévenu lundi Corinne Narassiguin, porte-parole du PS. Selon elle, Jean-Pierre Masseret « est dans une logique d’être dans un bras de fer avec la direction du Parti pour obliger le Bureau national (l’instance dirigeante du PS) à revenir sur sa décision ». « Lui dit qu’il veut rester mais il faut que tous les candidats soient d’accord avec lui pour déposer la liste » avant la date limite, mardi à 18h, a-t-elle remarqué.

Mais Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, « a été très clair. Le Bureau national a pris une décision unanime, c’est une question de principe, c’est un message que l’on veut envoyer nationalement à toute la France, à tous les électeurs de gauche. Il n’y aura pas de discussion nouvelle sur cette question », a dit encore Corinne Narassiguin. « Le but, c’est que l’on arrive à régler cette question dans la journée » de lundi. Des discussions ont eu lieu toute la nuit de dimanche à lundi et se poursuivaient lundi matin entre la rue de Solférino, le siège du PS, et différents responsables de la région du Grand Est.

Richert (LR) : le maintien du PS « favorise le FN »

Pour le candidat Les Républicains en Acal, Philippe Richert, un maintien de la liste PS conduite par Jean-Pierre Masseret favoriserait le Front national. « Je laisse Jean-Pierre Masseret et le Parti socialiste décider, sachant que s’ils ne se retirent pas, évidemment, ils favorisent le FN », a déclaré le candidat LR. « Faire une fusion des listes, c’est juste impossible », a-t-il ajouté, soulignant notamment qu’il n’était « matériellement pas possible de faire une fusion sur 10 départements ».

Le président du conseil régional d’Alsace sortant s’est adressé « à tous ceux qui sont allés voter mais aussi à tous les abstentionnistes pour leur dire que la seule façon de faire, c’est aujourd’hui de se mobiliser autour de notre liste. » Il y a « quand même plus de 60% des électeurs qui ne souhaitent pas que le FN soit à la tête de la région, il faut en tirer toutes les conséquences », a-t-il souligné.

 

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD.