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Guénange : un quartier miné par le trafic de drogue


Le trafic s’organise en plein jour sauf quand les forces de gendarmerie sont déployées. (photo RL)

Il suffit d’un quartier miné par le deal et l’économie souterraine pour vous plomber l’image de toute une ville. À Guénange, près de Thionville, le secteur République est de ceux-là. Pouvoirs publics et gendarmerie font ce qu’ils peuvent, avec des moyens contenus.

Ne demandez pas à Alain Untereiner comment va Guénange. « Je viens d’écrire au ministre de l’Intérieur. La situation est catastrophique. La drogue, il n’y a que ça dans le quartier. Les gens me tombent dessus sans arrêt : ils en ont marre du trafic, marre du va-et-vient, marre que Guénange soit devenue le supermarché de la drogue ! On avait installé des caméras mais ils nous en ont cramé. Un jour, si rien n’est fait, ça va exploser… » Adjoint au maire en charge de la sécurité, de la citoyenneté et du cadre de vie, l’homme n’a jamais parlé aussi crûment du problème qui gangrène le quartier République et rejaillit injustement sur l’image de toute la ville.

Visiblement, la coupe est pleine et le verbe libérateur mais cela ne suffit pas pour endiguer le problème des stups qui, au demeurant, n’est pas propre à la commune de Guénange. Sans surprise, les lieux de trafic se concentrent le long de l’A31 pour des raisons évidentes d’approvisionnement et de repli faciles. C’est le cas à Yutz avec le quartier des Provinces ou à Thionville avec les tours Saint-Pierre où l’économie souterraine est d’une banalité affligeante.

La ZSP et son revers

« On a toujours réclamé que le quartier bénéficie de mesures spécifiques, comme Uckange et Fameck qui sont depuis 2013 en zone de sécurité prioritaire », martèle Alain Untereiner. L’élu en veut pour preuve le recul du deal de rue à Uckange… mais aussi le report de son commerce illicite sur Guénange. « On est pile en face, il y a juste le pont de la Moselle entre nos deux communes ! Évidemment que les dealers viennent chez nous ! »

« Ils viennent même de beaucoup plus loin : de la région parisienne, de Tours, d’Orléans… Ils arrivent ici, restent quinze jours, font leurs affaires et repartent », renchérit le maire, Jean-Pierre La Vaullée, entre colère et fatalisme.

Escadron mobile pour rempart

La situation serait bien pire si la gendarmerie n’avait déployé, il y a plusieurs mois déjà, un dispositif musclé pour contenir la situation. Lorsque l’effectif le permet – ce qui arrive très régulièrement – l’escadron mobile de Thionville envoie ses hommes sur le terrain. Une présence très visible, des opérations ciblées de « contrôle des flux » comme on dit dans le jargon mais aussi des résultats tangibles : voilà qui encourage à prolonger le dispositif autant que possible. D’autant qu’une nouvelle vague de ZSP n’est absolument pas à l’ordre du jour du côté du ministère de l’Intérieur.

« De toute façon, éradiquer le trafic est un travail de longue haleine », résume le commandant Fichant, adjoint au chef d’escadron de la gendarmerie de Thionville. Le maire confirme et veut croire aux vertus de la présence des forces de l’ordre. Dernièrement, la gendarmerie a demandé « que la commune aménage quatre logements supplémentaires au sein de sa brigade locale ». La mairie suivra.

C. F. (Le Républicain lorrain)

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