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Hayange : jugé « pro migrants », le Secours populaire viré de son local


Le Secours populaire de Hayange compte 776 bénéficiaires, d'après sa présidente. (illustration AFP)

La municipalité de Hayange menace d’expulser dans les jours à venir l’antenne locale du Secours populaire qui occupait jusqu’à présent un local municipal à titre gratuit, et à qui elle reproche de mener une « propagande pro-migrants ».

Le Secours populaire est prié de quitter les lieux au plus tard vendredi, a expliqué le maire FN Fabien Engelmann, précisant que ce jour-là un huissier de justice se présenterait sur place et qu’ensuite, le cas échéant, une procédure d’expulsion serait lancée.

« Nous n’avons pas l’intention de rendre les clefs, ni de partir. Nous n’avons pas vidé ni nettoyé le local. Nous voulons continuer à venir en aide à nos 776 bénéficiaires », a réagi de son côté Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local de l’association caritative. Les locaux en question, où sont stockés des denrées alimentaires et des vêtements destinés aux personnes à faible revenu, « sont occupés sans bail », par une « succursale du Parti communiste », s’est justifié le maire. « Je n’ai rien contre le Secours populaire », mais la présidente et le trésorier sont « des militants du PC qui font de la propagande pro-migrants toute l’année » et « utilisent l’image du Secours Populaire pour faire de la politique », selon Fabien Engelmann.

En guerre ouverte depuis des mois

« On n’est pas dans la politique, le seul combat qu’on mène c’est contre la misère », s’est défendue Anne Duflot-Allievi. « Le maire nous reproche d’aider les migrants, mais nous on aide tout le monde. […] Ce qui me fait le plus mal au cœur, c’est que si on perd le local, on ne pourra plus aider les personnes dans la misère. Ce sera la mort du Secours populaire à Hayange », a déploré la responsable. D’après elle, le maire lui fait payer des propos qu’elle a tenus au journal Libération en décembre 2015, à propos d’un goûter de Noël dont les enfants de migrants auraient été exclus sur décision de la municipalité. « Engelmann a décidé que seuls pourraient venir ceux dont les parents touchent les minima sociaux, donc exit les migrants ! », avait déclaré la responsable dans les colonnes du quotidien national.

Elle estime que le maire reproche également au Secours populaire d’avoir œuvré lors d’un événement caritatif avec l’association « Hayange, plus belle ma ville », opposante notoire à la munipalité FN.

Un travail de sape, selon l’association, qui a commencé par une baisse des subventions allouées par la Ville. La somme allouée au Secours populaire aurait été divisée par trois depuis l’arrivée de Fabien Engelmann, avant d’être supprimée cette année. Sur ce point, le maire affirme que l’association « n’a pas daigné déposer son dossier ». Ce que celle-ci conteste.

Le Quotidien/AFP

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