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La gendarmerie mobile de Thionville sous tension à Paris


Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux gendarmes étaient encore postés à la brigade de Persan, dans le Val-d’Oise, prêts à intervenir en cas de nouvelles violences nocturnes. (Photo : RL)

Les gendarmes mobiles de Thionville sont déployés à Paris et dans le Val-d’Oise. Une mission amenée à évoluer avec l’actualité. Reportage aux côtés de l’adjudant-chef Eric Laurent.

Ils portent le bleu, se focalisent sur le maintien de l’ordre et la sécurité. Mais ils se prémunissent de toute forme de routine. Les gendarmes mobiles interviennent partout, sauf dans le département où ils sont rattachés. L’escadron de Thionville est actuellement en mission à Paris et en région parisienne. Du 30 juin au 5 août, la mission principale se concentre sur la sécurisation des accès au palais de justice. Et mis à part l’équipement en gilets pare-balles plus lourds ou la fermeture d’une sortie pour piétons au pied des escaliers monumentaux du bâtiment, le contexte post-attentat du 14 juillet n’a rien changé pour ces équipes.

Toutefois, l’actualité est susceptible de modifier considérablement la donne. Sur les 80 hommes de l’escadron thionvillois, le peloton d’intervention, composé de seize gendarmes, est initialement venu renforcer les effectifs en place dans le Val- d’Oise. Une mission qui s’est finalement révélée d’une grande intensité après le décès du jeune Adama Traoré, lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise le 19 juillet dernier. La mort du garçon a provoqué des affrontements dans la cité de Beaumont le soir même. « Notre peloton d’intervention a été engagé tout de suite, la cité était sous tension » , rapporte l’adjudant-chef Eric Laurent. A 23h, ses hommes accompagnent les sapeurs-pompiers appelés dans la cité, afin d’assurer leur sécurité sur place. « Nous avons été pris à partie, visés par des jets de pierres, des tirs à plomb. On s’est protégé derrière des véhicules en stationnement. Nous avons usé de lacrymogènes pour nous replier. Il fallait barrer l’axe qui mène à la cité pour maintenir les émeutiers isolés. »

Des renforts sont alors demandés. « Le GIGN est arrivé à 5h30, nous avons passé une nuit blanche », témoigne l’adjudant-chef Eric Laurent.
Plusieurs nuits d’échauffourées

Les échauffourées se sont ensuite enchaînées sur plusieurs nuits à Beaumont, ainsi qu’à Persan, juste à côté, et dans les communes alentour. Les gendarmes thionvillois figurent parmi les 250 agents, selon les autorités, appelés aux moments critiques des opérations coordonnées grâce à l’intervention de divers services de la gendarmerie, soutenus par la police. Depuis dimanche, la situation est plus calme. Une nouvelle autopsie du jeune Adama, réclamée par ses proches, a été autorisée. Les résultats, tombés hier, confirment qu’« aucune trace de violence susceptible d’expliquer le décès » n’a été relevée. Le peloton d’intervention de l’escadron thionvillois, posté en caserne à Saint-Denis jusqu’au 5 août, se tient malgré tout en alerte.

F. T. (Le Républicain Lorrain)

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