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La truffe fait son trou dans les environs de Metz


Plusieurs marchés sont programmés : le 22 octobre, à Montigny-lès-Metz ; le 23, à Gorze ; les 29 et 30, à Metz, dans la cour du restaurant À la Ville de Lyon. (Illustration : RL)

Dans la région messine, la trufficulture progresse de façon régulière depuis quelques années. Et ce n’est sans doute qu’un début car le précieux champignon séduit de plus en plus malgré son prix élevé.

La saison des truffes est lancée ! Samedi se tiendra à la maison du Pays messin à Montigny-lès-Metz, l’un des premiers marchés aux truffes de la saison. Gorze organisera le sien le lendemain. Ces événements, qui rencontrent un succès croissant d’année en année, témoignent de la place grandissante prise par le diamant noir dans la région messine. Les explications.

1. Où trouve-t-on des truffes ?

Lessy, Ancy-sur-Moselle, Marange-Silvange, Scy-Chazelles, Norroy-le-Veneur, Gravelotte : plusieurs truffières ont vu le jour ces dernières années dans la région messine. Toutes ne sont pas encore productives – il faut attendre 8 à 10 ans pour qu’elles le soient –, mais un mouvement s’est bel et bien enclenché comme l’explique Lionel Bourlier, de Saulny, qui est l’un des rares spécialistes lorrains à vivre du précieux champignon. Il a d’ailleurs créé une entreprise baptisée Lor’Truffe. « Aujourd’hui, il doit y avoir entre 10 et 15 hectares de plantés en Moselle même si on ne connaît sans doute pas tout le monde , précise-t-il. Au sein de l’association de trufficulture de Moselle, on est une vingtaine de membres pour l’instant. »

2. Comment l’expliquer ?

La Moselle, et plus particulièrement les côtes de Moselle, offre un terroir favorable pour les truffes en raison de la présence de calcaire. On trouve donc pas mal de truffières naturelles dans la région messine même si Lionel Bourlier tient bien évidemment à ne pas dévoiler leur situation. Avec son chien truffier, un croisé braque-labrador, il ramasse donc des quantités non négligeables de truffes de Lorraine (tuber uncinatum ) ou de truffes de Meuse (truffes mésentériques). L’autre explication, c’est que la création d’une truffière, avec l’aide d’un spécialiste, est relativement simple. Il suffit de planter des arbres mycorhizés avec la truffe (noisetiers, chênes, charmes…) dans des terrains favorables et d’entretenir ces vergers truffiers afin de produire des truffes (il faut attendre au moins huit ans). « Pour un hectare planté, on considère qu’il faut investir environ 10 000 € », détaille Lionel Bourlier. Avec l’espoir, à terme, de produire 20 kilos de truffes par an et par hectare…

3. Est-ce que ça va durer ?

Il n’y a pas de raison que l’attrait pour la truffe lorraine diminue. Le diamant noir séduit de plus en plus de restaurateurs et de particuliers. « La demande est beaucoup plus forte que l’offre », résume Lionel Bourlier. Un décalage renforcé les années de sécheresse – la truffe a besoin de pas mal d’eau pour se développer – qui incite de plus en plus de particuliers à se lancer dans la trufficulture. Si la Meuse a pris un temps d’avance dans ce domaine, la Moselle semble partie pour suivre la même voie ou presque. Au-delà des marchés aux truffes qui se développent ici où là, les trufficulteurs mosellans espèrent développer un projet de truffière-école, sorte de vitrine de leur savoir-faire, un peu à l’image de celle que l’on trouve en Meuse, à Saint-Remy. L’endroit idéal est tout trouvé : le plateau de Frescaty où Metz Métropole s’est engagé dans un ambitieux projet d’agrobiopole pour développer des petites productions à forte valeur ajoutée locale. Des contacts ont d’ores et déjà noués. Reste désormais à les concrétiser.

Fabien Surmonne (Le Républicain Lorrain)

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