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Le castor est de retour dans la Moselle


Le castor sorti de l’imagination de l'illustrateur Régis Hector l’affirme : I love Metz. (dessin Régis Hector)

Ce serait une belle histoire du Père Castor. Elle est vraie. Réintroduit dans la rivière Moselle en 1983, le castor y prospère. Cet animal très discret est en passe de rejoindre ses cousins allemands au Nord du département.

En janvier dernier, les promeneurs et les employés communaux de Longeville-lès-Metz remarquaient de jeunes arbres rongés de façon étrange, au bord de la Moselle. Non loin du restaurant Le Portofino . Un arbre avait même été carrément coupé ! Un noisetier d’ornement du boulevard Saint-Symphorien tout proche et des végétaux de même taille avaient été « attaqués » à Metz, dans le quartier de Borny.

Pas de doute, il y avait bien un ou des castors à Metz ! La municipalité longevilloise avait décidé de les laisser en paix.

De plus, castor fiber (castor européen) est un animal protégé. Très discret, il est difficilement observable. Et depuis ces « écorçages », plus rien.

Réintroduit dans les années 80

Denis Ablitzer, président du GEML (Groupe d’études des mammifères de Lorraine), explique : « Piégé intensivement par l’homme, le castor avait entièrement disparu de Lorraine au XVIIIe siècle. Dans les années 80, on a organisé sa réintroduction. Ainsi, jusqu’en 1989, 13 opérations de lâchers ont concerné 14 départements métropolitains et 18 sites pour un total de 182 individus. »

A l’initiative du Gecnal (Groupement pour l’étude et la conservation de la nature en Lorraine), quatre castors de la vallée du Rhône sont relâchés en 1983 sur la Moselle en amont de Nancy à Tonnoy (Meurthe-et-Moselle), rejoints par 11 de leurs congénères un peu plus tard.

La récolte d’indices

« Avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), nous effectuons un suivi. Nous savons qu’il y a des castors à Metz depuis 2013. Nous récoltons des données en fonction d’indices de présence », détaille le naturaliste. Ce sont le castoréum (dépôt odorant), les réfectoires, les gîtes (hutte, terrier ou terrier-hutte), les barrages et les coulées, canaux et empreintes.

Le plus gros rongeur d’Europe se nourrit exclusivement de végétaux. On le chassait autrefois pour sa viande, sa fourrure, le castoréum (la sécrétion d’une glande réputée pour ses vertus médicinales) et parce que l’on pensait à tort qu’il se nourrissait de poissons et de crustacés. En hiver, il en est réduit à se nourrir d’écorces.

En 2005, on constate sa présence à Pagny-sur-Moselle et Arnaville (Meurthe-et-Moselle) et en 2006, à Jussy. 650 animaux en tout sont alors recensés dans toute la Lorraine.

En 2011, des barrages construits entre Berviller, Merten et Dalem dans le secteur de Creutzwald et cette année sur le ruisseau qui traverse Boulay, avaient posé problème.

Dans le pays de Bitche, on peut l’observer sur la petite rivière, la Horn. Depuis 2013, le castor a colonisé la Moselle à Ennery et Hagondange. Bientôt il fera la jonction avec des cousins issus d’une autre souche, réimplantée par les Allemands, au Nord de notre département.

Christine Leclercq (Le Républicain lorrain)

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