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Metz : 5 mois ferme pour avoir nié le trafic de stups


(Photo : Archives RL)

Vendredi, un Messin de 22 ans a écopé de cinq mois de prison ferme et de cinq autres avec sursis pour trafic de produits stupéfiants.

C’est pas moi. » « C’est un système de défense classique, dans un dossier classique », s’agace la procureure, Caroline Dumain. Vendredi, à la barre du tribunal correctionnel de Metz, Bertrand*, 22 ans, comparaît dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Et il ne lâche rien. Il maintiendra sa version jusqu’au bout. Pourtant, tout joue contre lui. Ou presque.

Fin avril, suite à une enquête policière, une tentative de fuite et une interpellation musclée, le jeune homme est arrêté sur le parking d’un supermarché de Metz-Devant-les-Ponts, en possession de quatre grammes de cocaïne, de cinq grammes d’héroïne, de 300 € en liquide et d’un téléphone portable. Une perquisition à son domicile permet également aux policiers de trouver six grammes d’héroïne, une balance électronique, une effriteuse et plusieurs téléphones portables.

«Vous n’avez fait cela que pour l’appât du gain»

Placé sous contrôle judiciaire, il doit répondre de transport, détention, acquisition, vente, emploi et usage de produits stupéfiants. Tête baissée, Bertrand assure qu’il gardait « tout ça pour quelqu’un, contre du cannabis ou un peu d’argent », et que le jour de son interpellation, il allait justement apporter la drogue et le téléphone à cette « tierce personne » dont il n’a jamais révélé le nom.

« Sacrée coïncidence , grince le président, Pierre Castelli. D’autant qu’on vous reconnaît sur les photos prises par les policiers pendant leur enquête, en train de vendre des produits stupéfiants à des clients. » Le prévenu nie toujours. « Et miraculeusement, après avoir passé des mois en intérim, après votre interpellation, vous obtenez une promesse d’embauche… » « Oui, de mon oncle, à Briey. Jusque-là, je voulais me débrouiller tout seul, sans l’aide de la famille. »

Le contrat de travail presque signé, le bac pro de comptabilité et le casier vierge de Bertrand ne suffisent pas à adoucir les réquisitions de la procureure : « Vous vendez de la drogue dure, mais vous consommez du cannabis, car vous savez à quel point la cocaïne et l’héroïne sont dangereuses. Vous n’avez fait cela que pour l’appât du gain, sans scrupule ni état d’âme. » Elle requiert un an de prison, dont quatre mois avec sursis.

«Ce dossier, c’est une montagne qui accouche d’une souris»

« Ce dossier, c’est une montagne qui accouche d’une souris , lance Me Alexandre Bernard, avocat de la défense. Seuls trois consommateurs dont les noms ont été trouvés dans le téléphone portable ont été entendus, et seuls deux d’entre eux ont reconnu le prévenu. Pourquoi ne pas avoir interrogé ceux qui se trouvaient sur le parking du supermarché ? Il faudrait peut-être remonter aux personnes qui sont à l’origine de tout ça. Mais on n’a pas cherché. Pas creusé… » Selon lui, la peine requise est « disproportionnée. Quel sera son avenir s’il se retrouve en détention ? » Il plaide pour un sursis simple ou un travail d’intérêt général. En vain.

Bertrand écope de dix mois de prison, dont cinq mois avec sursis, d’une amende de 1 500 € et d’une interdiction de séjourner en Moselle pendant deux ans. Son seul espoir : un aménagement possible de la peine. «Je regrette ce que j’ai fait . Ça m’a rapporté plus de problème qu’autre chose.»

Le Républicain Lorrain

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