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Suicide d’une employée de Zara Luxembourg : la famille déboutée


Dans sa voiture, Corinne avait laissé une lettre où elle avait écrit : «Merci à (nom de l'enseigne au Luxembourg) d'avoir gâché ma vie.» (photo RL / Karim Siari)

Le tribunal de grande instance de Thionville a débouté lundi la famille d’une employée de Zara Luxembourg qui accusait l’enseigne de prêt-à-porter d’avoir poussé leur fille au suicide, a-t-on appris auprès de leur avocat.

Le 20 décembre 2013, Corinne Bernard, qui travaillait depuis des années dans un magasin Zara au Luxembourg, était retrouvée morte après avoir été heurtée par un train en gare de Thionville. Dans sa voiture, les enquêteurs avaient retrouvé une lettre, dans laquelle il était écrit « Merci à Zara d’avoir gâché ma vie ».

Convaincus du suicide de leur fille, et accusant l’enseigne espagnole de l’y avoir poussé en la harcelant moralement, les parents de Corinne Bernard ainsi que son compagnon avaient demandé réparation à Zara Luxembourg.

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Selon leur avocat, Me Stanislas Louvel, quelques semaines avant sa mort, l’employée avait été rétrogradée de son poste de chargée de caisse après avoir décidé de rembourser de sa poche quelque 200 euros qui avaient disparu.

Une « sanction disciplinaire incompréhensible pour cette jeune femme qui croyait bien faire et n’avait jamais commis le moindre impair », explique Me Louvel. Mais Zara Luxembourg, qui se défend de tout harcèlement moral, a estimé dans ses écritures que rien n’apportait la preuve que la mort de Corinne Bernard soit un suicide. Un argument suivi par le tribunal, qui a estimé que si l’hypothèse du suicide ne pouvait être écartée, les circonstances du décès étaient « incertaines ».

Quant au billet mettant en cause son employeur, la date de sa rédaction est inconnue ajoute le tribunal, qui n’écarte pas non plus l’hypothèse que le traitement médical que prenait Mme Bernard était « susceptible de provoquer une altération de la vigilance », et donc une chute sur les voies. Une décision « déroutante », pour M. Louvel, qui n’a pas encore décidé s’il ferait appel.

L’avocate de Zara, Me Bénédicte Chesnelong, s’est dite satisfaite « de la décision prise par le tribunal, sans triomphalisme, mais le droit a été dit ».

 

AFP

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