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Thionville : il appelle plus de 3 000 fois au standard du Premier ministre


L'homme âgée d'une trentaine d'années voulait à tout prix parler au Premier ministre français pour qu'il lui trouve du travail. (illustration AFP)

Il voulait à tout prix joindre le Premier ministre et le ministre de l’Industrie car il ne trouve pas de boulot…

« J’ai fait des études dans l’industrie mais y a plus d’usine en France, y a tout qui ferme », peste-t-il. Au lieu de prendre la plume pour partager sa remarque, ou plus exactement sa colère, cet habitant d’Entrange a préféré téléphoner directement à Matignon. Tant qu’à faire. Et disons qu’il s’est montré pour le moins insistant.

Au mois de juin dernier, en quinze jours, il a passé 3 121 coups de fil au standard. Parfois, près de 400 appels ont été relevés sur une seule journée. « On me raccrochait au nez alors je rappelais, mais ils sont là pour ça non ? Ils sont au moins quatre ou cinq à répondre au téléphone, ça fait que cinquante appels par jour par personne », tente de minimiser le monsieur encore tout irrité.

Jeudi, il était convoqué devant le tribunal correctionnel de Thionville. Car le secrétariat général du gouvernement, saturé, a fini par déposer plainte. Mais le prévenu, lui, ne voit toujours pas ce qu’il a fait de mal. « Je n’ai insulté personne. Ce n’est pas du harcèlement, ni de la malveillance, ils n’avaient qu’à me les passer », se défend-il.

« Moi je n’ai pas de travail »

À la barre, le trentenaire est particulièrement loquace. Coupe la parole au président d’audience. Tourne en boucle. « Moi je n’ai pas de travail. Ils (les ministres) ne font rien non plus de la journée à part passer à la télévision », s’emporte-t-il.

La vice-procureure de la République de Thionville, Amélie Kihl, a bien essayé de trouver une mesure alternative pour cet homme jamais condamné jusqu’alors. Elle a requis un travail d’intérêt général de 120 heures. Mais encore faut-il que le prévenu soit volontaire… « Moi, je ne donne plus un sou à l’État, je ne travaille pas gratuitement pour l’État », toise-t-il. À la limite, il veut bien s’y plier à condition d’être payé. Sauf que ce n’est pas vraiment le principe. Le président du tribunal a donc tranché. L’homme écope finalement de deux mois de prison avec sursis.

Frédérique Thisse (Le Républicain Lorrain)

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