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Trafic d’armes dans la Fensch : une filière bosniaque dégoupillée


Parmi les armes saisies, des fusils d'assaut. (illustration AP)

Sept prévenus risquent des peines d’emprisonnement allant jusqu’à quatre ans.

Courant septembre 2014, les gendarmes de la brigade de recherches de Thionville sont informés de l’existence probable, sur le secteur de Nilvange, d’un trafic d’armes international entre le Kosovo et des États européens, notamment la Belgique et la France. L’enquête préliminaire permet d’étayer cette dénonciation anonyme et oriente les enquêteurs vers un groupe de ressortissants des pays de l’Est. Le 2 octobre 2014, une information judiciaire contre X est ouverte, des chefs de commerce de matériel de guerre ou d’armes de catégorie A ou B.

Les enquêteurs procèdent alors, sur commission rogatoire, à des interceptions téléphoniques ainsi qu’à la surveillance au moyen d’une géolocalisation en temps réel d’un «chef» et de quatre comparses, tous d’origine bosniaque.

Les investigations permettent de confirmer l’existence d’un réseau de revente et d’achat d’armes, notamment des armes de guerre type kalachnikov. Une opération d’infiltration est ensuite mise en place, sous la houlette du magistrat instructeur. Ainsi, un agent du SIAT (Service interministériel d’assistance technique) entre en contact avec le chef présumé du réseau en mars 2015. Ce dernier lui propose d’importer de Bosnie huit kalachnikovs équipées, ainsi qu’un kilo d’explosifs. Contre la somme de 5 800 euros.

Dans le même temps, de nouveaux éléments, émanant des écoutes téléphoniques, établissent que deux des protagonistes surveillés sont de retour de Bosnie avec quatre armes de calibre 6,35 mm.

Pistolets, kalachnikovs et Remington

Le 14 octobre 2015, les enquêteurs interpellent le chef présumé de ce trafic, à son domicile à Nilvange, en compagnie d’une autre personne. Durant sa garde à vue, il reconnaît avoir vendu les quatre pistolets, les 12 et 13 octobre, ainsi qu’une kalachnikov, à un individu dans le quartier de Metz-Borny. L’enquête permet aussi d’interpeller deux frères, des Messins, en possession d’un fusil à pompe Remington, et de 4 000 euros conditionnés en paquets de mille.

Mardi, ce sont en tout sept prévenus qui ont comparu pour ces faits devant le tribunal de grande instance de Thionville. La procureure de la République, Christelle Dumont, a estimé que «le trafic est caractérisé et soutenu, avec un chef et ses lieutenants». Jugeant en outre «inacceptable qu’on vienne discuter d’armes, à la barre, avec une telle légèreté, surtout après les événements nationaux et internationaux récents», elle a requis des «peines d’emprisonnement significatives», allant de 8 mois à 4 ans.

Le jugement a été mis en délibéré au 12 juillet.

Olivier Menu (Le Républicain Lorrain)

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