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Weiten plaide pour une Eurorégion avec le Luxembourg et la Sarre


De g. à d. : Georges Santer, ambassadeur du Luxembourg en Allemagne, Frédéric Joureau, consul de Franceen Sarre, Stephan Toscani, ministre des Affaires européennes du Land de Sarre, et Patrick Weiten, présidentdu conseil départemental de Moselle. (photo Le Républicain lorrain)

Depuis la capitale allemande, Patrick Weiten, président du conseil départemental de Moselle, a relancé sa demande d’expérimentation d’une Eurorégion. Avec le soutien de la Sarre et du Luxembourg. Il en est convaincu : l’avenir du département ne passe ni par l’Est ni par l’Ouest. Mais par le Nord.

Robert Schuman n’en finit plus de rassembler les Européens. Mercredi soir, c’est à Berlin que l’œuvre du père de l’Europe a trouvé un nouveau prolongement, dans les locaux de la représentation de la Sarre. Là où la Moselle possède la seule antenne départementale française de la capitale allemande.

Cette singularité a permis aux deux territoires de présenter leur travail de coopération. Autour de la projection du docu-fiction du Mosellan Patrick Basso sur l’homme de Scy-Chazelles. Une offre transfrontalière commune de soins, des bureaux de placement croisés de Pôle emploi à Sarreguemines et de l’Arbeitsagentur de Sarrebruck, une ligne de transports de Saint-Avold à Sarrebruck, l’inauguration à Forbach le 9 juillet de la Mosa (Maison ouverte des services pour l’Allemagne), pendant de sa grande sœur luxembourgeoise implantée à Thionville, les exemples récents de relations bilatérales sont nombreux. Patrick Weiten, président UDI du conseil départemental, en est convaincu.

Malgré la position centrale que lui confère la future ALCA (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), l’avenir de son département ne passe ni par l’Est ni par l’Ouest. Mais par le Nord. «Dans cette ALCA de 5,5 millions d’habitants, où le centre d’attractivité va se déplacer vers Strasbourg, la Moselle ne doit pas perdre ses repères avec ses voisins frontaliers. De grandes difficultés attendent nos territoires sur la mobilité, l’emploi, la démographie. On nous annonce la thrombose de l’A31 pour 2025. Des emplois médicaux-sociaux au Luxembourg sont non pourvus par manque de formations professionnelles. Ce n’est pas dans notre hyper région française que l’on va régler cela. Alors mettons en commun nos moyens », exhorte l’élu, en mode Ich bin ein «Mosellaner» .

Dans cette ville qui sait ce que c’est que d’être tiraillée entre deux blocs, l’UDI en appelle une nouvelle fois à une expérimentation d’une Eurorégion. Pas mécontent d’occuper le terrain transfrontalier au nez et à la barbe de son meilleur ennemi Jean-Pierre Masseret, président PS de la Région Lorraine et tête de liste socialiste pour l’ALCA.

«Renforçons nos structures existantes»

Une hyper région qui ne semble guère enthousiasmer ses voisins. « N’empiétons pas sur le travail déjà fait. Ce à quoi nous aspirons, c’est d’avoir une région européenne dédiée à la poursuite de notre travail commun », estime Stephan Toscani, ministre des Affaires européennes du land de Sarre. « À chaque fois qu’on élargit le périmètre, on prend le risque de se déliter, car se pose la question de l’intégration. Renforçons déjà nos structures existantes si on veut fonctionner ensemble », appuie Georges Santer, ambassadeur du Luxembourg en Allemagne.

Conscients que la Grande Région (Saar-Lor-Lux-Rhénanie-Palatinat-Wallonie) pédale sérieusement dans la choucroute, pour reprendre une image alsacienne, tous aspirent à entrer dans une autre dimension via l’Eurorégion. Sauf qu’entre un pays souverain (Luxembourg), un État fédéral jouissant d’une grande autonomie comme (Sarre), et le système ultra-centralisateur français et sa multiplicité d’interlocuteurs, la partie est loin d’être gagnée d’avance. « Nos États nations doivent nous aider », suggère Stephan Toscani. « Cette expérimentation d’une Eurorégion relève du juridique, cela passe quasiment par la création d’un droit frontalier », tempère, perplexe, Frédéric Joureau, consul de France en Sarre.

Philippe Marque (Le Républicain lorrain)

La langue en débat

Quelques mois après l’annonce de la mise en place en Sarre d’une Frankreich-Strategie, visant à amener, d’ici trente ans, toute une génération sarroise au bilinguisme, la réforme française du collège est difficilement compréhensible outre-Sarre. Notamment en ce qui concerne les craintes pesant sur l’avenir des classes bilangues et européennes. Mercredi, Patrick Weiten, président du conseil départemental de Moselle et Annegret Kramp-Karrenbauer ont ainsi cosigné un courrier de trois pages adressé à la ministre de l’Éducation nationale.

Ils y expriment leurs craintes quant à l’avenir de cet apprentissage renforcé. Et cela d’autant plus que la Moselle lance, à compter de la rentrée 2015, sa Stratégie-Allemagne. Son objectif est de faire passer de 6 à 10  % le nombre d’enfants du bassin houiller bénéficiant d’une pratique intensive de la langue du voisin dès la maternelle et jusqu’au collège. L’enveloppe allouée par la collectivité au renforcement de ce dispositif est de 250  000  euros…

 

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