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Avec John Kelly, la Maison Blanche veut se donner un nouveau cap


Le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, et Donald Trump, le 31 juillet 2017 à Washington. (Photo : AFP)

Le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, a pris ses fonctions lundi matin avec pour objectif de remettre de l’ordre dans une administration érodée par les échecs et déchirée par les luttes de pouvoir, à l’issue d’une semaine cauchemardesque.

L’ancien général des Marines, un homme à poigne jusqu’ici ministre de la Sécurité intérieure, a prêté serment lundi à 9h30. Propulsé plus proche collaborateur du président républicain Donald Trump, le nouveau «Chief of Staff» va avoir la lourde tâche de remettre en ordre de marche un gouvernement en plein doute, paralysé par une succession retentissante de déceptions politiques et d’erreurs de communication la semaine passée. «Pas de chaos à la Maison Blanche», a balayé Donald Trump d’un revers de tweet lundi matin.

Mais les changements en série dans son cercle proche, à commencer par l’arrivée de John Kelly au détriment de Reince Priebus, sont le symbole d’une Maison Blanche qui sent bien la nécessité de «remettre les compteurs à zéro», selon les termes de ce dernier. «Nous venons de faire prêter serment au général Kelly. Il fera un travail spectaculaire, je n’ai aucun doute, en tant que secrétaire général», a promis le milliardaire républicain en marge de la prestation de serment. «Ce qu’il a accompli en matière de sécurité intérieure a brisé les records, si vous regardez la frontière, si vous regardez les résultats extraordinaires que nous avons obtenus».

Fini les fuites ?

Le président républicain a besoin de faire oublier la semaine qui vient de s’écouler, marquée par un incroyable déballage des querelles intestines, lorsque le nouveau directeur de la Communication, Anthony Scaramucci, a déversé une bordée de propos aussi injurieux que vulgaires sur ses collaborateurs de la Maison Blanche. «The Mooch» a ainsi qualifié de «putain de schizophrène paranoïaque» Reince Priebus, qui a démissionné dans la foulée. Il s’en est également pris à Steve Bannon, conseiller stratégique du président.

Surtout, Donald Trump a essuyé un échec humiliant au Sénat sur la réforme de la santé, incapable de se débarrasser comme il l’avait promis d’Obamacare, malgré un Congrès dont les républicains contrôlent les deux chambres. Symbole d’une majorité parlementaire avec laquelle il a du mal à trouver le bon ton, c’est le très respecté sénateur républicain John McCain qui a torpillé la réforme, d’une voix.

Lundi, le milliardaire a tenté de remobiliser sa base et son camp, voyant dans un tweet matinal son premier semestre à la tête des Etats-Unis sous un angle résolument positif: «record de la Bourse, meilleures statistiques économiques depuis des années, chômage au plus bas depuis 17 ans, salaires en hausse, frontière sécurisée, C.S. (Cour suprême, NDLR)». Les chantiers ne manquent pas pour l’administration Trump, qui devrait tenter de revenir par la fenêtre sur la réforme de la santé, une priorité républicaine depuis des années. La Maison Blanche est également confrontée à plusieurs casse-têtes diplomatiques, que ce soit avec Téhéran, Pyongyang ou Moscou.

Nouvel exemple dimanche, lorsque le président russe Vladimir Poutine a annoncé que le personnel diplomatique des Etats-Unis en Russie devra être réduit de 755 personnes, une décision «injustifiée» selon Washington. Donald Trump a bien tenté de réchauffer les relations américaines avec la Russie, mais celles-ci n’ont jamais été aussi mauvaises depuis la Guerre froide, tandis que l’affaire russe continue d’empoisonner sa présidence. Anthony Scaramucci reprochait justement, dans un langage qu’il a volontiers reconnu «fleuri», à Reince Priebus d’avoir orchestré des fuites vers la presse, notamment sur ce dossier. Ce n’est donc pas un hasard si c’est John Kelly, un personnage austère et autoritaire, qui a pris les rênes de la Maison Blanche.

Le Quotidien/AFP

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