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Bangladesh : un journaliste arrêté pour avoir parlé d’une chèvre morte sur Facebook


La police a arrêté mardi au Bangladesh un journaliste accusé d'avoir diffamé un ministre en publiant la photo d'une chèvre morte sur Facebook. (Photo : AFP)

La police a arrêté mardi au Bangladesh un journaliste accusé d’avoir diffamé un ministre en publiant la photo d’une chèvre morte sur Facebook.

Abdul Latif Morol, reporter dans un quotidien régional en Bengali, a été arrêté avant l’aube dans la ville de Dumuria (sud) après une plainte déposée par un journaliste d’un quotidien concurrent dans le cadre d’une loi draconienne sur internet. «Le plaignant a accusé Morol d’avoir diffamé le secrétaire d’Etat à la Pêche et l’Elevage Narayan Chandra Chanda, en mettant sur Facebook un message désobligeant à son propos», a déclaré le chef de la police locale Sukumar Biswas.

M. Chanda était l’invité d’honneur d’une cérémonie organisée samedi à Dumuria par des fonctionnaires locaux de son ministère, durant laquelle des animaux d’élevage, dont des chèvres, des poules et des canards, ont été donnés à des agriculteurs pauvres. L’une des chèvres ainsi offertes est ensuite morte, ont rapporté des médias locaux, ce qui a poussé M. Morol à écrire sur Facebook : «une chèvre donnée le matin par le secrétaire d’Etat meurt le soir», a poursuivi M. Biswas.

La plainte estime que le message de M. Morol visait à «saper» le secrétaire d’Etat «socialement et personnellement» car il aurait dû s’en prendre plutôt aux responsables locaux de l’élevage. Interrogé dans la presse locale, le plaignant explique avoir agi en tant que partisan de l’Awami League au pouvoir dans le pays, dont le secrétaire d’Etat est membre, assurant: «nous n’avons pas aimé» ce message sur Facebook.

Les groupes de défense des droits de l’homme accusent le gouvernement du Bangladesh d’utiliser le chapitre 57 de la Loi sur l’information et les technologies de la communication –aux termes de laquelle la plainte a été déposée– pour réprimer les dissidents et harceler les journalistes. Des centaines de journalistes s’étaient rassemblés le mois dernier à Dacca pour demander la suppression de ce chapitre controversé après l’arrestation et la mise en accusation de plusieurs d’entre eux.

Le Quotidien/AFP

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