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France : polémique après l’hommage de Macron à Pétain, « un grand soldat »


"Je n'occulte aucune page de l'Histoire", a souligné le président français, en réponse à certaines critiques. (photo AFP)

Emmanuel Macron a jugé « légitime » mercredi de rendre hommage au maréchal Pétain samedi à Paris soulignant que le dirigeant du régime collaborationniste de Vichy avait été « pendant la Première guerre mondiale un grand soldat », même s’il a « conduit des choix funestes » pendant la Deuxième.

Avec les sept autres maréchaux de la « Grande guerre », Philippe Pétain sera célébré samedi à Paris, lors d’une cérémonie à laquelle participeront les responsables militaires français dont le chef d’état-major particulier du président Macron, l’amiral Bernard Rogel.

« Il est légitime que nous rendions hommage aux maréchaux qui ont conduit l’armée à la victoire, comme chaque année », a précisé le chef de l’État, interrogé par des journalistes depuis les Ardennes, où il présidait un Conseil des ministres délocalisé. « Je n’occulte aucune page de l’Histoire », a-t-il souligné, en réponse à certaines critiques contre la célébration de Philippe Pétain, héros de la Grande Guerre qui fut ensuite chef du gouvernement collaborationniste de Vichy (1940-44). Le régime de Vichy, du nom de la ville du centre de la France où il se réfugia, assura le gouvernement du pays entre le 10 juillet 1940 et le 20 août 1944, pendant la Seconde guerre mondiale.

Pétain « frappé d’indignité nationale », rappelle le Crif

La collaboration avec l’occupant allemand fit 10 000 à 15 000 morts et 80 000 déportés civils. « Il a été un grand soldat, c’est une réalité. La vie politique comme l’humaine nature sont parfois plus complexes que ce qu’on voudrait croire. (…) J’ai toujours regardé l’histoire de notre pays en face », a lancé Emmanuel Macron. « Je me suis toujours opposé au défaitisme français ou à la complaisance envers toute idéologie. Mais je reconnais la part que nos maréchaux et notre armée ont joué. Nous lui devons la victoire, (…) la victoire d’une nation combattante », a-t-il conclu, au 4e jour de son périple de commémoration du centenaire de l’Armistice de 14-18 dans l’est et le nord de la France.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’est dit « choqué » mercredi par les propos du président et l’hommage prévu aux Invalides. « La seule chose que nous retiendrons de Pétain, c’est qu’il a été, au nom du Peuple français, frappé d’indignité nationale lors de son procès en juillet 45 », écrit le Crif dans un communiqué.

Sans « nier qu’il a été ‘aussi un grand soldat’ durant la guerre de 1914-1918 », le Crif rappelle que Philippe Pétain « a été jugé par la Haute Cour de justice en juillet 1945 pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison », « condamné à la peine de mort et frappé d’indignité nationale ». « La dégradation nationale fait partie des peines afflictives et infamantes qui entraîne notamment la perte de certains droits dont la perte du rang dans les forces armées », souligne le Crif.

LQ/AFP

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