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Fusillade sur les Champs-Elysées : un policier tué, l’État islamique revendique l’attaque


À trois jours d’une élection présidentielle française placée sous haute surveillance en raison de la menace jihadiste, un policier a été tué et deux autres blessés jeudi soir lors d’une fusillade sur la célèbre avenue des Champs-Elysées à Paris, dont l’auteur a été abattu. L’État islamique a revendiqué l’attaque.

La justice antiterroriste s’est aussitôt saisi de l’enquête, tandis que le Premier ministre Bernard Cazeneuve a rejoint le président François Hollande pour une réunion de crise. Sans tarder, le président américain Donald Trump a réagi: « Il semble que ce soit une attaque terroriste ». L’État islamique n’a pas tardé à revendiquer l’attaque via son organe de propagande Amaq.

Des policiers ont été pris pour cibles par des tirs vers 21 heures sur les très touristiques Champs-Elysées, l’artère la plus célèbre de la capitale française. Un policier a été tué et deux autres blessés, a annoncé le ministère de l’Intérieur. L’agresseur a été « abattu en riposte », a expliqué le ministère.

« L’agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l’arme automatique, a tué l’un des policiers et à essayé de s’en prendre aux autres en courant », a rapporté une source policière.

L’assaillant était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. Une perquisition était en cours jeudi soir en Seine-et-Marne au domicile de cet homme. Il s’agit du titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l’attaque.

Le quartier commerçant, en plein coeur de Paris, a été bouclé et d’importantes forces de police ont été déployées. Un hélicoptère survolait la zone dans la soirée. Choukri Chouanine, gérant d’un restaurant dans une rue adjacente, a raconté avoir entendu une « fusillade brève » mais avec « beaucoup de tirs ». « On a dû cacher nos clients dans nos sous-sols », a-t-il ajouté.

Cette fusillade intervient à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen et François Fillon ont annulé jeudi soir des déplacements de campagne prévus vendredi.

Ce scrutin, très indécis, est placé sous très haute surveillance et se tiendra pour la première fois dans l’histoire de la Ve République sous le régime de l’état d’urgence, instauré en France dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, les plus meurtriers jamais commis dans le pays avec 130 morts.

Attentat récemment déjoué

La menace jihadiste reste très forte: après une série d’attaques, parfois de masse, qui ont fait un total de 238 morts en France depuis 2015, un nouvel attentat a été déjoué selon les autorités avec l’arrestation, mardi, de deux hommes soupçonnés de préparer « une action violente » et « imminente ».

Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, ont été interpellés à la sortie d’un appartement de Marseille, où les enquêteurs ont retrouvé un arsenal important, composé d’armes et de trois kilos d’explosif artisanal, du TATP, dont une partie prêt à l’emploi.

Les photos des deux suspects avaient été distribuées avant le weekend dernier aux services de sécurité des candidats.

La fusillade de jeudi soir est intervenue pendant le dernier grand oral télévisé des onze prétendants, tous décidés à convaincre les nombreux indécis et abstentionnistes, avant la clôture officielle, vendredi à minuit, d’une campagne au niveau de suspense inédit.

Quatre candidats sont en position de se qualifier pour le second tour, le 7 mai: la chef de file de l’extrême droite Marine Le Pen, le centriste Emmanuel Macron, le conservateur François Fillon et le héraut de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

M. Macron et Mme Le Pen sont à l’heure actuelle donnés en tête des intentions de vote, suivis de près par M. Fillon et M. Mélenchon, et le sprint final sera d’autant plus serré que les pronostics des sondeurs pour le premier tour se situent dans la marge d’erreur.

M. Macron a réagi en direct jeudi soir en témoignant sa « solidarité à l’égard de nos forces de police » et en ayant « une pensée pour la famille de la victime », tout en prévenant que « cette menace fera partie du quotidien des prochaines années ».

Son adversaire Marine Le Pen a musclé ces derniers jours son discours sur les thématiques traditionnelles de son parti, l’immigration et la sécurité. Elle a répété jeudi soir qu’elle serait « d’une fermeté absolument totale » face au risque terroriste, en dénonçant le « laxisme » des autorités françaises.

Le Quotidien / AFP

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