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Glyphosate : la France ne votera pas d’autorisation supérieure à trois ans


La saga du glyphosate dure depuis plus de deux ans dans l'UE où partisans et opposants s'affrontent autour de l'évaluation scientifique de la toxicité de l'herbicide. (illustration AFP)

La France ne votera pas de prolongation de plus de trois ans de la licence d’utilisation de l’herbicide controversé glyphosate au niveau européen, a averti mercredi le ministre de la Transition Écologique Nicolas Hulot.

« La France est sur une position de trois ans », a indiqué le ministre sur RMC et BFMTV, et si la Commission européenne présente comme prévu jeudi une proposition de prolongation de cinq ans, « on votera contre », a-t-il indiqué. Jeudi, la Commission va soumettre au vote des 28 États membres de l’UE un renouvellement pour cinq ans de la licence d’utilisation de cette substance accusée de provoquer des cancers, contre dix ans dans sa précédente proposition.

Si Nicolas Hulot défend depuis plusieurs semaines une sortie du glyphosate d’ici trois ans, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert s’était prononcé pour une reconduction pour cinq à sept ans, et Matignon avait évoqué fin octobre un maximum de quatre ans. Le ministre de la Transition écologique a d’ailleurs noté que sur ce dossier, il se bat « pied à pied en interne, en externe ».

« La difficulté et la détresse » des agriculteurs

« Le grand changement, c’est qu’on est dans un objectif de sortie, et pas simplement de reconduction (…) La France est en pointe sur ce sujet-là », a ajouté Nicolas Hulot. Interrogé sur ce qui se passerait au terme des trois ans, le ministre n’a toutefois pas dit que la substance serait interdite en France. « Step by step (étape par étape). Derrière, il y a aussi des agriculteurs dont on ne peut pas ignorer la difficulté et la détresse. Pendant ces trois ans, on va pouvoir travailler notamment pour faire émerger les alternatives », a-t-il déclaré, souhaitant « faire ça le plus humainement et rationnellement possible ».

L’UE n’avait pas trouvé en octobre de solution qui permette de rassembler suffisamment d’États membres sur le sort du glyphosate dont la licence expire le 15 décembre. Au delà de la durée, plusieurs capitales réclament que l’UE prépare le terrain à une disparition progressive de cette substance, qui constitue le principe actif du fameux Round Up du groupe Monsanto, et est plébiscitée par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût. Mais selon la Commission, une élimination progressive du glyphosate ne figure pas dans la proposition qui doit être soumise jeudi au vote qui a lieu à la majorité qualifiée (55% des 28 États membres et 65% des habitants).

La saga du glyphosate dure depuis plus de deux ans dans l’UE où partisans et opposants s’affrontent autour de l’évaluation scientifique de la toxicité du glyphosate. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la substance « cancérogène probable », au contraire des agences européennes, l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques).

Le Quotidien/AFP

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