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Israël accueille le monde pour commémorer la libération d’Auschwitz


Des commémorations sont organisées au mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem. (photo AFP)

Vladimir Poutine, Emmanuel Macron, le vice-président américain Mike Pence, le prince Charles : Israël accueille jeudi une quarantaine de dirigeants pour marquer le 75e anniversaire de la libération du camp nazi d’Auschwitz par l’Armée Rouge et faire front commun contre l’antisémitisme.

Des milliers de policiers et autres forces de sécurité quadrillent Jérusalem pour ces commémorations, présentées comme le plus important rassemblement politique dans l’histoire d’Israël, avec l’arrivée de ténors comme les présidents russe, français et allemand, Frank-Walter Steinmeier. « C’est un rassemblement historique non seulement pour Israël et le peuple juif, mais pour l’humanité entière », a déclaré le président israélien Reuven Rivlin lors d’une réception mercredi à sa résidence officielle de Jérusalem, à laquelle a participé Macron mais pas Poutine ni Pence, arrivés jeudi matin en Israël.

La veille, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Benjamin Netanyahu d’antisémitisme et d’Iran, pays considéré par le Premier ministre israélien comme la principale menace de l’État hébreu car désirant, selon lui, se doter de l’arme nucléaire, ce que Téhéran réfute.

Sans la Pologne

Jeudi, le ton doit être à la mémoire de la Shoah et plus précisément de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, où plus d’un million de Juifs sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale, avec des commémorations organisées au mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem. Les dirigeants des pays alors alliés – les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie – et de l’Allemagne, alors gouvernée par les nazis, doivent y prononcer les principaux discours. Andrzej Duda, le président polonais, pays sous occupation nazie pendant la guerre et où était situé le camp d’Auschwitz libéré en janvier 1945, a préféré ne pas participer aux commémorations car il n’a pas été invité à prononcer un discours.

Le tout se déroule sur fond de tensions avec Vladimir Poutine, qui a récemment accusé la Pologne d’avant-guerre de collusion avec Hitler et d’antisémitisme. Varsovie craint que Poutine, qui doit prononcer deux discours, n’accuse à nouveau la Pologne d’antisémitisme. Et qu’il ne fasse la promotion de sa « politique historique » consistant à faire l’éloge de l’URSS, en faisant oublier son pacte de 1939 avec l’Allemagne nazie. Poutine « parlera de la contribution cruciale de l’Union soviétique dans la victoire contre les nazis, dénoncera les tentatives inadmissibles de falsifier l’histoire et soulignera l’importance de sauvegarder la mémoire historique », a indiqué le Kremlin. Le président russe doit inaugurer jeudi à Jérusalem un monument en l’honneur des victimes du siège de Léningrad par les nazis, fatal à au moins 800 000 personnes de 1941 à 1944.

Les commémorations de Jérusalem, organisées par Moshe Kantor, un milliardaire israélo-russe jugé proche de Poutine, ont pour leitmotiv de s’inscrire dans la lutte contre l’antisémitisme, sur fond d’une recrudescence des actes haineux envers les Juifs en Occident. Elles interviennent aussi sur fond de débats, souvent intenses, sur l’étendue du concept d’antisémitisme, les autorités israéliennes appelant à ce que les attaques à l’encontre d’Israël soient considérées comme une forme d’antisémitisme.

LQ/AFP

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