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La Commission lance le chantier du salaire minimum dans l’UE


Pour l'heure, il faut déjà harmoniser les écarts entre les États. (Illustration : AFP)

La Commission européenne a lancé mardi le chantier du salaire minimum dans l’UE, un grand projet pour permettre à l’Europe de mieux lutter contre le dumping social mais qui se heurte à des réticences dans l’est et le nord de l’Union.

Actuellement, une majorité de pays de l’Union – 22 sur 28 – dispose d’un salaire minimum légal, mais de fortes disparités subsistent entre la Bulgarie (286 euros bruts mensuels) et le Luxembourg (2 141 euros, selon les derniers minima publiés au 1er janvier). Et six en sont dépourvus – le Danemark, la Finlande, la Suède, l’Autriche, l’Italie et Chypre – car ils fonctionnent par conventions collectives.

Consciente des difficultés d’une harmonisation européenne, la Commission a décidé de consulter les partenaires sociaux avant toute proposition. «Pour être clair : il ne s’agit ni de fixer un salaire minimum européen uniforme, ni d’obliger les pays à introduire un salaire minimum légal», a précisé le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, devant les eurodéputés réunis à Strasbourg. L’objectif de l’exécutif européen est de présenter un «instrument juridique pour garantir que les travailleurs gagnent suffisamment pour subvenir à leurs besoins», a-t-il ajouté.

La forme qu’aura cet instrument reste ouverte. Ce qui est sûr, c’est que la Commission n’a pas le droit d’intervenir ou de légiférer en matière de rémunérations, domaine qui relève de la compétence nationale. Si la France s’est montrée particulièrement favorable à «un salaire minimum adapté à la réalité économique de chaque pays» qu’il faudrait «progressivement faire converger» dans l’Union, d’autres pays sont bien plus réticents. En Europe de l’est, on s’inquiète d’une augmentation des salaires trop rapide qui nuirait à la compétitivité. Et les pays scandinaves craignent que l’intervention de Bruxelles porte atteinte à leur modèle social où tout est décidé par les conventions collectives.

LQ/AFP

Un commentaire

  1. Comme d’habitude, on prend le problème par le mauvais bout: il ne s’agit pas de verser un salaire qui permette de vivre décemment mais d’assurer des revenus qui permettent…
    C’est très différent. Il faut distinguer salaires et revenus. Si la productivité d’un individu est de 1000€/mois, c’est tout ce que l’entreprise doit payer. Mais si le minimum vital est de 1200€, il faut que la collectivité paie la différence.
    Il ne faut pas alourdir le coût du travail sous peine de voir baisser la compétitivité des entreprises, gage de leur pérennité et de leur croissance future.

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