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Le cimentier Lafarge s’est-il « arrangé » avec Daech ?


Pour garantir l'accès des ouvriers et des marchandises, Lafarge aurait cherché à "obtenir des autorisations de l'EI pour laisser passer les employés aux checkpoints". (illustration AFP)

Le cimentier LafargeHolcim « va examiner les faits » concernant son usine en Syrie, a-t-il annoncé lundi, après avoir été accusé la semaine dernière dans la presse française d’avoir procédé à des « arrangements troubles » avec des groupes armés, dont les jihadistes de Daech (EI).

Le groupe, issu de la fusion en juillet 2015 du français Lafarge avec le suisse Holcim, a précisé dans un communiqué qu’il avait immédiatement mis en place les procédures appropriées pour examiner les faits avancés sous le contrôle de son comité de finances et d’audit. Il a souligné que l’usine de Lafarge, située à Jalabiyeh, 150 kilomètres au nord-est d’Alep, avait été évacuée en septembre 2014, et que le groupe avait depuis écarté tout projet de redémarrage.

Dans un article publié la semaine dernière, le journal français Le Monde avait fait valoir que Lafarge avait tenté de faire fonctionner « coûte que coûte » cette usine en 2013 et 2014. Les jihadistes avaient progressivement pris « le contrôle des villes et des routes environnant l’usine de Lafarge » à partir du printemps 2013, avait ajouté le quotidien. Lafarge avait maintenu son activité « au prix d’arrangements troubles et inavouables avec les groupes armés environnants, dont l’organisation État islamique », avait expliqué Le Monde, citant à l’appui des courriels envoyés par la direction de Lafarge en Syrie, et publiés en partie par le site syrien proche de l’opposition Zaman Al-Wasl.

Pour garantir l’accès des ouvriers et des marchandises, Lafarge aurait entre autres cherché à « obtenir des autorisations de l’EI pour laisser passer les employés aux checkpoints ». Le groupe, sans s’exprimer directement sur les allégations d’arrangements avec Daech, avait immédiatement réagi, expliquant que la priorité absolue de Lafarge avait toujours été d’assurer la sécurité et la sûreté de son personnel. Dès septembre 2014, l’ensemble des collaborateurs avait été évacués, mis en congés payés et l’accès à l’usine leur avait été interdit, avait précisé LafargeHolcim.

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