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Référendum turc : le camp Erdogan revendique la victoire, l’opposition dénonce une tricherie


Les pro-Erdogan revendiquent la victoire, mais les soupçons de tricherie émergent. (photo AFP)

Le camp du oui au renforcement des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan était en tête avec un peu plus de 51% des suffrages dimanche après dépouillement de 99% des urnes à l’issue d’un référendum tendu. L’opposition a d’ores et déjà dénoncé des « manipulations » et annoncé qu’elle contesterait le résultat.

Après dépouillement des bulletins de vote provenant de 98,95% des urnes, le oui était en tête avec 51,34%, selon les résultats partiels publiés par l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

« Mes chers concitoyens, d’après les résultats non-officiels, le référendum prévoyant la présidentialisation du système s’est conclu par (une victoire du) oui », a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim lors d’un discours de victoire depuis le quartier-général de son parti, l’AKP, à Ankara.

L’opposition va contester ce résultat, en raison de soupçons de manipulations par le Conseil électoral supérieur turc (YSK). Le scrutin contenait un bulletin unique marqué d’un sceau officiel, séparé en deux : un côté blanc portant le mot « oui », un brun avec le mot « non ». Pour voter, les Turcs devaient estampiller le côté qu’ils souhaitaient avec un tampon marqué du mot « préférence ».

Mais dans l’après-midi, le YSK a annoncé, dans une déclaration publiée sur son site, avoir reçu de nombreuses plaintes affirmant que certains électeurs s’étaient vu remettre des bulletins de vote sans tampon officiel. Il a ainsi été décidé que les bulletins concernés seraient tout de même considérés comme valides, « à moins qu’il y ait des preuves qu’ils aient été apportés de l’extérieur ».

Les bureaux du vote, où quelque 55,3 millions de Turcs étaient appelés à dire oui ou non à une révision constitutionnelle accroissant les prérogatives du chef de l’État, ont fermé à 17h locales (14h GMT) et le dépouillement des bulletins de vote a aussitôt commencé.

Il s’agit notamment de supprimer le poste de Premier ministre au profit d’un hyper-président, alors que Erdogan est déjà accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs.

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« Si Dieu le veut, notre nation (…) s’avancera vers l’avenir ce soir en faisant le choix attendu », avait déclaré le président après avoir voté sur la rive asiatique d’Istanbul, accompagné de son épouse Emine, de l’une de leurs filles et de deux de leurs petits-enfants. Le président turc a eu droit à un bain de foule à la sortie du bureau de vote.

Erdogan, qui a échappé à une tentative de putsch le 15 juillet, va disposer non seulement de pouvoirs considérablement renforcés, mais pourrait en théorie rester à la tête de l’État jusqu’en 2029. Âgé de 63 ans, il a occupé le poste de Premier ministre entre 2003 et 2014, avant d’être élu président.

Le Quotidien/AFP

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