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Remous entre l’Italie et la Suisse après un vote anti-frontaliers

L’adoption par le Tessin, une région italophone dans le sud de la Suisse, d’une initiative populaire demandant que soient embauchés en priorité les habitants du canton au détriment des frontaliers a créé des remous en l’Italie.

Le texte, qui s’intitule « Les nôtres d’abord » et qui a été soumis au vote par l’Union démocratique du centre (UDC, droite populaire), a été adopté dimanche par 58% des électeurs du canton du Tessin. Il exige que la Constitution du Tessin stipule désormais « que sur le marché du travail soient privilégiés, à qualifications professionnelles égales, ceux qui vivent sur son territoire par rapport à ceux qui viennent de l’étranger », avec pour objectif de lutter contre le « dumping salarial » et le chômage.

Sur les 200 000 postes de travail existant au Tessin, 63 000 sont occupés par des frontaliers, selon la radio télévision suisse publique RTS. Quant au chômage, il atteignait fin août 3,2% au Tessin contre 3,1% dans l’ensemble de la Suisse, selon le ministère de l’Économie suisse. Le président de la Lombardie (nord de l’Italie), Roberto Maroni (Ligue du Nord), s’exprimant sur les réseaux sociaux, a accepté le vote des Tessinois mais a promis d’étudier des « contre-mesures adéquates » dès lundi.

« Pas d’effets pratiques immédiats »

Dès dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères italien Paolo Gentiloni a précisé sur Twitter que le « référendum anti-frontaliers n’avait pas d’effets pratiques immédiats ». « Mais sans la libre circulation des personnes les relations Suisse-UE sont en danger », a-t-il fait valoir. Pour l’UDC, l’initiative vise à trouver une solution pour le marché du travail au Tessin, dans l’attente des mesures prévues au niveau fédéral.

A l’issue du vote, les autorités tessinoises ont relevé dans un communiqué qu’il existait des « problème de mise en œuvre du texte en raison d’un problème d’harmonisation, en particulier, avec les lois fédérales que notre canton est tenu de respecter ». Les médias suisses relevaient aussi lundi que le texte a peu de chances d’aboutir car pour pouvoir modifier sa constitution, le Tessin devra avoir l’aval de Berne. Or les autorités fédérales ont déjà fort à faire car elles cherchent depuis des mois à savoir comment appliquer l’initiative contre « l’immigration de masse », avec le rétablissement de quotas avec l’UE, votée par les Suisses le 9 février 2014. Ce système, censé entrer en vigueur en février 2017, fait l’objet d’intenses négociations entre la Suisse et l’UE, mais sans succès.

Le Quotidien/AFP

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